«HPI» (La Une) : «Audrey Fleurot déploie enfin son énergie comique !»

Audrey Fleurot, haut potentiel intellectuel, dans «HPI», une production créée et scénarisée par Alice Chegaray-Breugnot © Philippe Leroux/TF1/RTBF

Alice Chegaray-Breugnot, créatrice de «HPI» (mardi en prime sur La Une) livre les secrets de préparation de la série événement.

Comment l’idée de cette série inattendue a-t-elle vu le jour ?

Je voulais un personnage très haut en couleur, énergique, irrévérencieux, qui ne rentre dans aucune case. Et il se trouve que mes coauteurs avaient une consultante surdouée. Cela nous a amenés à «HPI» ! Le sujet me touche aussi personnellement : mon père était HP, très sympa mais très foutraque ! Ce fonctionnement ne m’était donc pas inconnu.

De quelle manière avez-vous construit le personnage de Morgane ?

Je me suis documentée auprès de psys. Mais pour lui donner du relief, je me suis inspirée d’un type d’héroïne dont je rêvais depuis longtemps : «Erin Brockovich» (avec Julia Robert, ndlr), cette femme éprise de justice qui se bat seule. Pareil personnage convenait bien à une comédie policière. Morgane, c’est la rencontre entre Sherlock Holmes et Erin !

Le public sait désormais ce qu’est un autiste Asperger, «cousin» du Haut Potentiel. Comment lui expliquer ce qu’est une personne HP, sans la caricaturer ?

Un Asperger a une vision verticale des choses, il entre dans les détails. Un HPI est plus transversal, va enregistrer des tas d’infos, çà et là. Morgane est une touche-à-tout, elle connaît plein de choses, mémorisées inconsciemment. Avec sa pensée en arborescence, elle n’est pas précise, ses idées peuvent partir dans tous les sens. Ça crée une opposition comique avec Adam le policier (Mehdi Nebbou), un mec hyper carré.

L’héroïne a 160 de QI (quotient intellectuel). C’est beaucoup et très rare !

Il fallait montrer une intelligence hors normes. Morgane est aussi présentée avec beaucoup de fantaisie, car elle associe des idées qui, a priori, ne semblent pas coller. On devait en passer par là pour illustrer sa façon originale de penser. Et cerise sur le gâteau, elle n’aime guère les ordres et l’autorité, et remet tout en question. Ces caractéristiques typiques des HP pimentent la série !

Donner ce rôle à Audrey Fleurot a-t-il été une évidence ?

On a pensé à d’autres actrices, Audrey ayant tourné beaucoup de drames, dont «Le Bazar de la Charité». Mais en la voyant dans la peau de Morgane, on se dit que c’est le meilleur choix : elle est très drôle dans la vie et peut enfin déployer son énergie comique.

Comment reconnaître un(e) HP ?

Né(e) avec des connections neuronales plus nombreuses et plus rapides dans leur cerveau, les HP (ou HPI, ou PAIE) ont une autre façon de vivre et de penser. Cette manière d’être intrigue les neurotypiques (non HP). Indices.

Un(e) HP, enfant ou adulte, présente :

– Une pensée en arborescence (plusieurs infos traitées en même temps).

– Une hypersensibilité, un grand sens de la justice, la rigueur et l’honnêteté.

– Une perception aiguë des stimuli extérieurs : bruits, lumières, odeurs, etc.

– Un grand besoin de calme pour récupérer, leurs émotions et pensées étant très énergivores.

– Une incapacité à effectuer des tâches estimées sans intérêt, mais une générosité à s’acquitter de toutes celles qui les passionnent.

– Une intolérance aux obligations ou ordres jugés inutiles ou dénués de sens, mais un dévouement sans bornes pour ce qui leur tient à cœur.

Cet article est paru dans le Télépro du 15/04/2021.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici