«Hostiles» : duel très actuel

L’Indien face au Blanc : deux êtres que tout oppose obligés d’entreprendre un périple ensemble (Wes Studi et Christian Bale) © France 3/Metropolitan FilmExport/Le Grisbi Productions/Waypoint Entertainment

L’acteur Christian Bale et le cinéaste Scott Cooper offrent un western spectaculaire et psychologique sur la réconciliation entre Indiens et Blancs. À voir ce jeudi à 21h05 sur France 3.

«Comme le jazz, le western est un genre que nous, les Américains, avons inventé et qui possède toute une mythologie. Je voulais faire un film qui soit moderne et en même temps classique, en évitant les clichés», explique Scott Cooper. «Notamment en montrant des personnages complexes qu’on voit rarement dans les westerns, comme des soldats souffrant de syndrome de stress post-traumatique.»

Son film «Hostiles» met en scène l’odyssée du capitaine de cavalerie Blocker (Christian Bale), obligé d’escorter un prisonnier de guerre cheyenne, Yellow Hawk (Wes Studi). Blocker se vante d’avoir rapporté plus de scalps que Sitting Bull en personne.

En 1892, alors que l’heure de la retraite est proche, ses supérieurs lui réservent une surprise. Il doit convoyer un chef indien atteint d’un cancer du Nouveau-Mexique au Montana où il sera enterré parmi ses ancêtres. Sa pension étant en jeu, il accepte.

Deux chefs manipulés

Débute un éprouvant voyage à cheval, où la petite troupe va être régulièrement attaquée par des Blancs ou des Indiens, et embarquer avec elle une femme, Rosalie (Rosamund Pike), rescapée d’un massacre où elle a vu toute sa famille assassinée par des Comanches.

Blocker et Yellow Hawk se détestent. Ils ont des excuses : ils ont participé aux mêmes batailles. Mais tout cela change quand ils prennent conscience qu’ils ont été manipulés et qu’ils se sont battus au profit d’autres, restés à l’abri bien loin de là. Blocker achève ce périple laminé comme un soldat de retour d’Irak ou d’Afghanistan.

«Indian lives matter»

«Le génocide des Indiens d’Amérique a été sciemment organisé par le gouvernement. On a tout volé aux Amérindiens, leurs terres, leurs ressources. C’est impardonnable», s’indigne Scott Cooper.

Pour coller à la réalité, le cinéaste s’est entouré de trois conseillers dont Phillip Whiteman, chef de la tribu des Cheyennes du Nord. «Je voulais rester le plus authentique possible pour ne pas trahir leur mémoire. Ils l’ont été suffisamment dans le passé. Aujourd’hui encore, ils sont les laissés-pour-compte de l’Amérique.»

Pour Cooper, le monde de 1892 est similaire à celui dans lequel les Américains vivent maintenant. «Avec ce western, j’ai voulu aborder les problèmes de notre époque, évoquer les tensions raciales et le fossé culturel de plus en plus large qui gangrènent notre société.»

Cooper ne tarit pas d’éloges sur son acteur principal, son ami Christian Bale. «Durant tout le tournage, il était devenu Blocker. C’était fascinant et bluffant. Comme sa maîtrise de la langue cheyenne, qu’il a tenu à apprendre par souci de crédibilité.»

Cet article est paru dans le Télépro du 18/11/2021

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