Guillaume Gouix («Les Particules élémentaires») : «De simples particules»
Ce lundi 31 janvier, à partir 21 h 10, France 2 diffuse «Les Particules élémentaires», un téléfilm en deux parties inspiré du célèbre roman de Michel Houellebecq.
En prenant le risque de sortir des sentiers battus, l’adaptation cinématographique de cette œuvre littéraire relève le défi d’être à la hauteur du livre. Le choix de l’acteur Guillaume Gouix, qui incarne l’un des deux frères, participe à cette belle réussite.
Avez-vous été surpris qu’on vous propose ce rôle ?
Oui mais c’était une bonne surprise car, à la base, ce n’est pas le genre d’emploi dans lequel on peut spontanément m’imaginer. J’ai été d’autant plus étonné et ravi qu’on me projette dans ce rôle que dans le roman, comme Bruno est décrit comme un homme bedonnant et vieillissant, physiquement, je ne lui ressemble pas. En tant qu’acteur, j’ai envie d’être secoué en jouant des personnages surprenants, ce qui est le cas de ce rôle.
Avez-vous lu le roman avant le tournage ?
Oui, je l’ai lu il y a longtemps mais, plutôt que de chercher à m’en souvenir ou à le relire, j’ai préféré me concentrer sur le scénario qui réussit le tour de force de condenser en deux heures une épopée qui s’étend sur cinq cent pages. Je n’ai pas lu tous les livres de Michel Houellebecq mais cet homme, qui est l’un des plus grands auteurs français contemporains, possède la singularité de repousser autant qu’il attire.
Parlez-nous de Bruno Clément, votre personnage…
Il personnifie un portrait craché de la détresse humaine. C’est un homme plongé dans ses noirceurs, en proie avec sa misère affective. J’ai aimé l’interprété même si, parfois, c’était compliqué de composer avec certaines de ces facettes. Pour moi, dans un personnage, c’est sa part d’ombre et d’ambiguïté qui est passionnante à travailler.
Jouer ce rôle vous a-t-il posé des difficultés ?
Non pas vraiment car le tournage s’est déroulé de façon ludique. Pour le réalisateur et moi, l’important était d’incarner sa dépression de manière flamboyante car Bruno est un personnage haut en couleur, à la fois déprimant et drôle, excessif et pudique. On s’est beaucoup amusé à lui trouver son look en le grimant un peu, notamment l’affublant d’un début d’une calvitie qu’on m’a faite en me coupant quelques mèches au rasoir. Ce rôle, génial à jouer, était un vrai cadeau.
En tant que comédien, êtes-vous troublé par le fait de jouer dans une œuvre littéraire dont l’auteur est toujours vivant ?
Non pour moi cela ne change rien mais je trouve génial que la télévision ose adapter un auteur aussi sulfureux que Houellebecq. C’est chouette de voir le service public sortir des classiques en ayant le courage de se confronter à une histoire plus contemporaine à travers un écrivain provocateur. Ce prime time, qui aborde frontalement des sujets comme les névroses, la détresse affective ou l’obsession sexuelle, à travers un regard particulièrement aigu sur l’humain, est un vrai pari.
Cette histoire reflète-t-elle les problèmes de la société actuelle ?
Non pas vraiment mais en pointant du doigt les névroses engendrées par la place dérisoire de l’humain dans la société, Houellebecq choisit de mettre le focus sur la noirceur et la détresse humaine. Malgré les réseaux sociaux et toutes les technologies de communication, les gens sont de plus en plus seuls et vivent sans aucune chaleur humaine dans société qui les considère comme de simples particules.
Jouez-vous dans votre premier film comme réalisateur ?
Non «Amore mio», qui est en post-production, est principalement interprété par Alysson Paradis et Elodie Bouchez. C’est l’histoire d’une jeune femme qui, pour ne pas faire le deuil de son mari, décide de partir en compagnie de son fils et sa sœur dans un voyage improvisé.
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