«Grâce à Dieu» : trois questions à François Ozon
Ce mercredi dès 21h, Arte consacre sa soirée au film de François Ozon «Grâce à Dieu» (2019), relatant les combats de victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique française.
C’est la première fois que vous vous confrontez à un sujet d’actualité…
L’idée de départ était de faire un film sur la fragilité masculine. J’avais envie d’aller vers des hommes qui sont dans l’expression de souffrances et d’émotions, que l’on associe traditionnellement au genre féminin. Le premier titre du film était d’ailleurs «L’Homme qui pleure». Cette envie a alors croisé l’actualité de l’affaire Preynat (prêtre condamné en 2020 à cinq ans de prison pour agression sexuelle sur mineurs, ndlr).
Avez-vous rencontré le cardinal Barbarin (accusé d’avoir passé les faits sous silence) et Bernard Preynat ?
À partir du moment où j’abandonnais l’idée de faire un documentaire, ça n’avait plus de sens de les rencontrer puisqu’il n’y a aucune révélation les concernant. Je n’ai rien inventé concernant les faits proprement dits. L’important pour moi était de raconter l’intimité d’hommes meurtris dans leur enfance et de raconter l’histoire de leur point de vue de victimes.
Pensez-vous que ce film pourra contribuer à faire bouger les choses ?
J’ai montré le film à un prêtre qui m’a dit : «Ce film peut être une chance pour l’Église si elle s’en empare, pour assumer enfin la réalité de la pédophilie et l’affronter une fois pour toutes.» Espérons…
Cet article est paru dans le Télépro du 1/6/2023
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