Frédérique Courtadon : «La Belgique me manque et me manquera toujours !»

Frédérique Courtadon s'est fait connaître sur la RTBF grâce à «Questions d'argent» © Prod.
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Grâce au confinement en France, l’animatrice est visible en Belgique, en ce moment, sur France 3.

Tous les jours, Frédérique Courtadon présente «Ensemble, c’est mieux», sur France 3. En temps normal, vous avez beau zapper sur la troisième chaîne française, vous ne la verrez pas. L’animatrice préférée des Belges il y a vingt ans, officie sur l’antenne régionale de France 3 Centre-Val de Loire (Orléans, Tours,…) alors que les câblos de Wallonie reprennent le signal de France 3 «Toutes Régions» avec essentiellement les programmes de la station Paris-Île de France.

Mais en ce moment, grâce à une version confinée d’«Ensemble, c’est mieux» commune à toutes les régions de France, on peut y retrouver Frédérique Courtadon, au moins une fois par semaine. Le visage des «Questions d’argent» sur la RTBF n’a pas oublié ses années belges. «La Belgique me manque beaucoup», explique l’animatrice. «C’est mon pays de cœur, et en plus mon fils est reparti faire ses études à Bruxelles comme apprenti-compagnon du devoir en menuiserie. La Belgique me manque et me manquera toujours ! Les Belges sont des gens que j’aime parce qu’ils sont humains et ils ne se prennent pas la tête. Leur humour me manque un peu…».

C’est quoi «Ensemble, c’est mieux» en fait ?

C’est une matinale quotidienne avec comme particularité qu’elle est commune aux 14 régions de France. Elle est animée par 14 animateurs différents, dont moi qui suis sur la région Centre-Val de Loire.

Vous êtes pourtant auvergnate ?

Souvent les animateurs y vont par défaut, parce qu’il n’y a plus grand-chose pour eux. Je voulais travailler en région depuis très longtemps. C’était une volonté ancrée en moi. J’avais envie de retrouver le professionnalisme, sans la pression, que j’avais adoré en Belgique. À Paris, la dimension est autre parce qu’il y a beaucoup de pression. Il y a deux ans, je suis allée voir la direction de France 3, et on m’a proposé de choisir entre le Grand Est (Lorraine-Champagne-Alsace, NDLR) dans un programme en extérieur ou cette émission quotidienne en plateau à Orléans. Bien sûr, j’aurais aimé me retrouver dans ma région natale, en Auvergne-Rhône Alpes mais ça n’a pas pu se faire. J’avais très envie de revenir dans une émission récurrente et retrouver les téléspectateurs au quotidien. C’est une jolie routine.

C’est un magazine sur les choses positives de la société ?

Nous sommes sur des initiatives de toutes sortes, qu’elles soient culturelles, sportives sociales… On accueille vraiment tous les acteurs de la vie régionale. En région Centre-Val de Loire, nous avons tous les plus beaux châteaux de France, donc il y a énormément de festivals et d’activités à présenter. L’idée est de mettre en avant les femmes et les hommes qui font vivre la région de quelque manière que ce soit. Le but est d’aider les gens, simplement.

Vous habitez à Orléans ?

C’est à une heure de train de Paris. C’est très pratique, parce que de chez moi à France Télévisions en transports en commun, c’est le même temps. Donc, je n’ai pas déménagé, j’habite toujours en banlieue parisienne. Je fais les allers-retours pour les enregistrements. Et ça me permet d’être également l’une des voix-off des bandes annonces de France 2. Chose que je fais depuis 15 ans.

Grâce à la crise du coronavirus, on peut vous revoir ici…

C’est une émission spéciale qui est en place pendant le confinement. Il était dommage qu’«Ensemble, c’est mieux» ne soit pas à l’antenne durant cette période alors que justement notre rôle est d’être ensemble. La société de production Eden a imaginé la formule où l’un des animateurs d’une région (Thibaut Rysman de France 3 Hauts de France, NDLR) prend les commandes, et on fait un turn-over avec tous les autres présentateurs de l’émission qui se prêtent au jeu des chroniqueurs. On vient raconter comment nous vivons ce confinement avec nos astuces et nos bons plans. Dans mon cas, je suis spécialisée en santé naturelle.

Vous avez quitté la Belgique, il y a 15 ans… On ne vous a jamais rappelée pour faire de la télé chez nous ?

Non, et je serais partante… Il y a eu quelques essais mais rien de concret. En 2017, j’avais fait une apparition dans «De quoi je me mêle !» sur RTL-TVI. J’avais aussi une chronique liée à la santé.

Vous avez été élue Meilleure animatrice en 2000. On vous reconnaît encore quand vous venez en Belgique ?

Oui, ça continue. J’ai dû marquer les esprits, on dirait ! C’est très fort. Ils se souviennent de moi, de ma couleur de cheveux très rousse à l’époque,… Ce sont toujours des retours très sympathiques. Ça me surprend encore, et c’est touchant.

Quel est votre meilleur souvenir de vos passages télé chez nous ?

J’ai bien aimé faire l’émission «Le Moment de vérité». C’était extraordinaire ! On avait de gros moyens, et c’était un peu le retour de «La Tête et les jambes». Elle réunissait à la fois des défis sportifs et des questions plus intellectuelles. Je me souviens d’Eric Krol et Jean-Philippe Darquenne. On débarquait chez des gens pour leur lancer des défis, dans des moyens de locomotion incroyable… J’ai sauté en parachute dans ce programme. Jean-Philippe a fait du deltaplane…

J’ai aussi une tendresse particulière pour «Télécinéma» avec Bernard Pollet et Philippe Reynaert. J’étais toute jeune, je démarrais… J’ai adoré ça, parler de cinéma. Mes deux partenaires étaient de chouettes personnes.

Comment une Auvergnate a-t-elle atterri à Bruxelles ?

J’ai suivi le père de mon fils, tout simplement. Il avait une opportunité de travailler en Belgique. Dans le noyau dur de mes premiers amis, il y avait Michel Hugues de la société de production TAM TAM (qui a produit «Questions d’argent», NDLR) qui m’a proposé de remplacer son assistante de production. C’est par là que j’ai démarré. Je devais organiser un casting pour une nouvelle émission de la RTBF. Ça dure trois jours, et à la fin je dis à Michel qu’il reste une personne à tester, c’est moi… La suite, on la connaît… Pour la petit histoire, la RTBF trouvait que j’avais un coté «exotique» avec mes cheveux très roux. C’est plutôt mignon, non ?

C’était une bonne école ?

C’était merveilleux. J’ai appris beaucoup de choses à la télévision belge.

Et en France ?

Je suis passée sur M6, puis je me suis spécialisée en santé naturelle. J’ai donc collaboré avec deux chaînes MCS Bien-être et MyCuisine TV (Groupe SFR/Altice). J’ai présenté un magazine de psychologie et «Ça chauffe en cuisine» avec le chef Marc Veyrat.

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D’où vient cette passion pour la santé naturelle ?

Ça fait partie de mon ADN. Je pense qu’étant une petite fille de paysan auvergnat, j’ai eu la chance d’avoir une alimentation saine avec les produits de la ferme, sans produits chimiques. Toute petite, j’ai appris à bien manger. Le premier médicament, c’est l’alimentation. Ensuite, il y a des voyages en Inde, des rencontres,… J’ai mieux apprivoisé cette médecine naturelle. Attention, ça soigne les bobos du quotidien et c’est préventif pour ne pas tomber malade en ayant une bonne hygiène de vie. J’anime aussi des congrès liés à la santé naturelle.

France Télévisions n’est pas intéressée par un programme sur la santé naturelle ?

C’est un peu trop tôt. Le public est frileux sur ces thèmes-là, mais j’adorerais produire ce type de programme.

Retrouvez Frédérique Courtadon, le mardi 28 avril 2020, vers 11h dans «Ensemble, c’est mieux», sur France 3.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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