François Vérove, l’« insoupçonnable »
Quatre meurtres, six viols, trente-cinq ans d’énigmes… Le plus grand cold case de France, l’affaire dite « du Grêlé », est décrypté ce mardi sur France 2.
Centrée sur l‘expertise psychiatrique posthume de François Vérove, alias le Grêlé, « Insoupçonnable » est une docufiction réalisée par Élie Wajeman. Rencontre avec ce dernier à l’occasion du récent Festival Séries Mania, à Lille.
Pourquoi vous êtes-vous intéressé à l’histoire du Grêlé ?
Comment ne pas l’être ! François Vérove, policier et père de famille, menant une double vie de violeur et de tueur en série… Il s’agit d’un personnage extrêmement complexe. Cette figure de fantôme dans la ville m’a donné de nombreuses idées de mise en scène. Et bien sûr, ce mystère autour de ce visage marqué… Fascinant !
Pourquoi avoir choisi le format « docufiction » ?
Avec la mort du Grêlé il y a trois ans, nous n’avons pas eu la chance d’avoir une expertise psychiatrique. Pour relier les faits et obtenir un aspect psychologique, nous avons fait appel au psychiatre Daniel Zagury. Il a effectué une expertise posthume que la justice n’a pas réalisée et ne réalisera jamais. Il était aussi indispensable d’intégrer des témoignages de victimes dans la série, chose impossible avec une pure fiction.
Comment avez-vous réussi à les convaincre de témoigner ?
C’est un travail de collaboration avec la scénariste Patricia Tourancheau, autrice de l’ouvrage « Le Grêlé - Le tueur était un flic », qui avait déjà eu accès à de nombreuses confessions pour son livre. À celles et ceux qui ne s’étaient pas manifestés auparavant, elle a envoyé le livre dédicacé afin de les encourager à faire de même pour la série. Certains éprouvaient aussi le besoin de partager leur expérience, de peur d’être oubliés.
L’écriture du scénario a été un défi de taille…
Nous nous sommes inspirés d’œuvres comme la série « Mindhunter », de Netflix, qui décrypte, avec les seules armes de la discussion, la psychologie d’un criminel. Il était aussi important d’échanger avec Daniel, afin de retranscrire ses analyses de façon claire et accessible au public. •
À lire
Patricia Tourancheau, « Le Grêlé - Le tueur était un flic », 272 pages, 20 € (Seuil)
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici