François Mazure : «Avec « 7 à la une », on va prendre du recul» (interview)
Dès le samedi 25 octobre à 18h30, la RTBF lance un nouveau magazine d’information hebdomadaire. Quarante minutes pour prendre le temps de comprendre les faits de la semaine écoulée. Aux commandes : François Mazure.
Quel est le concept de «7 à la Une» ?
L’idée est d’offrir au téléspectateur les clefs pour un peu mieux comprendre l’actualité de la semaine. On est débordé d’infos en continu qui arrivent de partout, les réseaux sociaux, la radio, la télé… Elles passent à 100 à l’heure ! Parfois, il y a aussi des fausses infos qui sont insérées dans ce flux, et on a du mal à faire la part des choses. Une fois par semaine, on va prendre un peu de recul. Bien sûr, on ne pourra aborder tout, on devra choisir des thèmes et des séquences pour les expliquer. Mais parfois, il y a aussi des liens entre plusieurs faits. Notre ambition est que le public puisse décrypter au mieux l’actualité et comprendre le monde qui l’entoure. Aller plus en profondeur et montrer un maximum les choses.
Trop d’actu, tue l’actu ?
Les réseaux sociaux inondent le monde. Nous ne sommes pas les seuls à le penser. Nous voulons apporter un regard indépendant, neuf et créatif sur l’actualité, en travaillant sur l’image et la qualité des reportages. Si on parvient à n’être comparé à aucune émission qui existe déjà, on aura aussi gagné notre pari.
Pourquoi vous mettre à la présentation, l’idée vient de vous ?
Non, c’est une idée de François Tron (Directeur de la TV) et de Jean-Pierre Jacqmin (Directeur de l’information). C’est vrai qu’au départ, je suis reporter, et que je n’ai aucune expérience de présentation. Je pense que d’une part, le fait de partir souvent en reportage, partout dans le monde pour la RTBF, me donne une certaine crédibilité dans l’exercice. Il y aussi ma manière de raconter les choses, que ce soit pour le JT ou dans «Questions à la une» qui a dû leur plaire. D’autre part, pour ce magazine, la direction cherchait un nouveau visage, même si je suis assez jeune (11 ans de maison, NDLR). Toute cette expérience va nous permettre de travailler sur l’écriture du magazine, et de donner un angle différent aux sujets que l’on va traiter.
Vous faite partie de la «cellule internationale». Les sujets seront donc portés sur l’actualité à l’étranger ?
Depuis quelques années, j’ai cette étiquette «international» dans la rédaction. Mais «7 à la Une» ne sera pas axé que sur ces thèmes-là. Nous comptons aborder tous les domaines, que ce soit la société, le culturel, et pourquoi pas du sport. L’international aura sa place, et là, je pourrai apporter aussi mon expérience. Les journalistes de l’équipe ne seront pas cantonnés dans des domaines clôts, ils devront aborder tous les aspects de l’actualité, des informations sérieuses, parfois tragiques, mais aussi plus légères.
Vous ne ferez pas de l’ombre au JT qui suit, et qui fait beaucoup de décryptages ?
Je ne pense pas. Nous allons proposer 40 minutes d’antenne avec 30 minutes d’images et de reportages. Si on veut prendre du recul, on doit se donner du temps à coté d’un JT qui est plus sur le ton de la réactivité.
Le samedi à 18h30, la case est difficile pour la RTBF…
Il
manque, en Belgique, un magazine de ce type-là. C’est ambitieux, je
le reconnais. On va faire de notre mieux pour réussir. On ne pense
pas à l’échec. La case est compliquée, mais l’avantage de partir
très bas, c’est qu’on ne peut que monter. On ne fera pas l’erreur
d’aller trop vite. On prendra le temps de s’installer, d’évoluer et
de grandir.
Entretien : Pierre Bertinchamps
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