François de Brigode : «Présenter debout ne fait pas augmenter les audiences !»

François de Brigode : «Présenter debout ne fait pas augmenter les audiences !»

Mercredi 29 octobre, le JT de la RTBF a été plus suivi que celui de RTL-TVI. La nouvelle présentation plaît au public… et à François de Brigode.

Depuis la rentrée, l’écart entre les deux éditions des JT n’a jamais été aussi mince. Et mercredi 29 octobre, 8.000 personnes avaient préféré suivre le «19h30» de la RTBF, alors qu’en général, le «19 heures» de RTL-TVI rafle la mise. Lancée en 2011, la réforme de l’info de la RTBF porte ses fruits et les derniers serrages de vis, avec une présentation debout, commencent à faire pencher la balance plutôt du coté du Boulevard Reyers.

Entrer dans le vif du sujet

«C’est une présentation qui me convient très bien», explique François de Brigode. «Je trouve que quand on est debout, on a l’impression d’être au théâtre et on est plus à l’aise pour parler aux gens». Coté préparation, il y a une petite différence dans l’écriture des textes. «Nous devons entrer tout de suite dans le vif du sujet, et du coté du présentateur, il doit mémoriser plus de textes».

Dynamique générale

Pour les audiences, François de Brigode croit plutôt que c’est une tendance qui s’est amorcée, il y a plusieurs mois déjà. «C’est le résultat d’un travail d’équipe. Il faut être lucide avec soi-même, ce n’est pas uniquement le fait de présenter debout ou d’avoir retravaillé mes textes. Il y a une dynamique générale», précise le journaliste. «L’objectif de la RTBF n’est pas de courir derrière le JT de RTL et de le dépasser, mais quand ça arrive, on n’est pas malheureux !», confesse-t-il.

Le bébé se porte bien

«Jeudi en prime» se porte aussi très bien, puisque juste avant les vacances, il a été leader des audiences de la journée pour la première fois de son histoire. «Je suis content que la direction m’ait fait confiance malgré que j’avais exigé qu’il n’y ait pas de coupure pub». La RTBF aurait préféré refermer le JT, mettre une page de pub et lancer «Jeudi en prime». «Jean-Paul Philippot m’avait dit qu’il comprenait la raison, mais il fallait lui laisser quelques jours de réflexion». Pour la petite histoire, François de Brigode avait dû estimer le nombre de téléspectateurs de son bébé avant de pouvoir le lancer à l’antenne et il tablait sur un maximum de 250.000 personnes. «Ce n’était pas de la prudence de ma part pour faire passer le projet plus facilement, mais je croyais que la politique à cette heure-là allait faire tomber l’audience du JT». Que du contraire, l’interview, en compagnie de Johanne Montay, tourne autour des 500.000 téléspectateurs toutes les semaines.

Au détriment de «Mise au point»

Point plus négatif, «Jeudi en prime» a fini par cannibaliser l’interview politique du dimanche midi de «Mise au point». «L’optique n’était pas celle-là au départ», assure François de Brigode. «En télévision, comme en tout, des choses s’arrêtent parce que la vie est ainsi faite.» La faute est peut-être aussi à chercher du coté des invités. Une exposition en prime time devant un large panel du public, pour un homme politique, est toujours plus intéressante qu’un dimanche midi devant 150.000 téléspectateurs. «Personne n’est titulaire ni de son émission ni de son siège, et un jour ce sera mon tour !», conclut le journaliste.

La bataille des JT bat son plein dans le PAB, mais RTL-TVI affute aussi ses armes avec une réforme et un nouveau plateau, toujours annoncés courant de cette saison.

Pierre Bertinchamps

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