François de Brigode debout ? La RTBF opère un virage à 180° dans la façon de présenter son JT du soir

François de Brigode debout ? La RTBF opère un virage à 180° dans la façon de présenter son JT du soir
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Depuis la rentrée, le présentateur du journal de 19h30 de La Une est mobile dans son studio !

Une nouvelle dynamique de l’information que nous explique le Directeur de l’Information, Jean-Pierre Jacqmin.

«Depuis la réforme de mars 2011, on a fait un certain nombre d’aménagements», explique-t-il.  «On a renforcé la ligne des « Grands formats », et on a changé la manière de faire les titres et les sous-titres. On améliore sans cesse le produit. La nouvelle présentation se voit un peu plus parce que les journalistes sont debout.»

Une nouveauté tout de même lancée en toute discrétion. «Il ne nous semblait pas que c’était quelque chose de si révolutionnaire, et que ça devait être annoncé lors de la conférence de rentrée !»

Une évolution, plutôt qu’une révolution

«Debout, nous montrons une envie d’aller vers le téléspectateur», justifie Jean-Pierre Jacqmin. «Quand vous recevez quelqu’un chez vous, vous l’accueillez debout, vous le faites entrer, et puis seulement vous vous asseyez. Au milieu de la rencontre, vous vous relevez pour lui resservir quelque chose. Et à la fin, vous vous quittez, de nouveau debout.»

Le nouveau principe apporte une certaine proximité avec des prises de vue plus serrées. «Mais le dispositif se traduit aussi dans les sujets, où nous allons encore plus loin dans l’explication. On a travaillé sur le langage, pour qu’il soit le plus clairement compris. Il y a également un effort sur la diversité, la présence des hommes et des femmes de différentes cultures», ajoute le Directeur.

En attendant que RTL-TVI change aussi son décor

La RTBF opère-t-elle une virage dans la présentation de son JT alors que RTL annonce aussi une refonte de ses journaux télévisés ? «Je n’ai pas entendu beaucoup de détails sur la réforme de RTL», assure-t-il. «C’est une réflexion sur nous-même avant tout. Nous voyons ce qu’il se passe ailleurs, dans d’autres médias, et pas qu’en Belgique. Ce travail ne se décide pas en une semaine. Il faut y réfléchir, se mettre d’accord, convaincre les gens et faire des essais.»

C’est en mars que la réflexion a débuté. Elle s’est mise en route courant du mois de juin, avec des essais qui ont eu lieu tout l’été. «Le but est de relancer une dynamique autour du JT. Il se porte bien en audiences, et est en ligne avec nos prévisions. Il y a des choses qui bougent, et une manière de faire qui évoluent avec le temps.»

Le JT de la mi-journée n’est pas concerné

Si le 19h30 subit un fameux lifting, le 13 Heures ne bougera pas. «Cette édition a une autre dynamique», analyse Jean-Pierre Jacqmin. «Elle est plus compliquée à mettre en forme. C’est un journal que l’on peut moins formater à l’avance, surtout en semaine. Le 19h30 est déjà dans l’analyse. Le présentateur peut se poser un peu plus et prendre du temps.»

Pour les présentateurs, c’est une nouvelle technique de travail. «Il faut prévoir les déplacements», explique le directeur de l’info. «Il y a des répétitions avant l’antenne, surtout en ce moment où les mécaniques doivent se mettre en place. Au fur et à mesure, on s’adaptera plus rapidement à l’axe des caméras et on va réduire le temps de préparation. Pour l’instant, c’est un effort supplémentaire, mais les présentateurs l’ont pris avec du volontarisme», insiste-t-il. 

Le public au centre des préoccupations

La présentation debout n’est qu’une étape de plus dans la lente métamorphose de l’info sur la RTBF. «Notre but est d’avoir une bonne lisibilité des choses. Il y a des nouveaux effets que vous n’avez pas décelés comme la taille des sous-titres qui a été revue deux fois à la hausse. Le confort de lecture est important pour que tous les publics aient accès à notre information. On veut simplifier, mais sans tomber dans le simplisme. Notre objectif est de faire comprendre un monde complexe !»

Plus de réalité

En mars 2015, le décor du JT aura déjà 4 ans. Un bail qui le rend obsolète ? «Quatre ans pour un décor en télé, ce n’est pas beaucoup», estime Jean-Pierre Jacqmin. «D’autant qu’il nous permet de faire pas mal de choses. On est en train de tester des nouveautés, tout comme il y a des choses que l’on a éliminées. Par exemple, la vue urbaine derrière le présentateur a été affinée, et on tend à faire disparaitre les effets des colonnes transparentes. Et d’ailleurs, le fait d’être debout, rend le décor encore plus réel, alors que d’aucuns vont vers un green key. Nous croyons encore à un studio physique et solide pour l’information», conclut Jean-Pierre Jacqmin ».

Pierre Bertinchamps

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