François Damiens («Mon ket») : «Un challenge gonflé»
Ce lundi à 20h35, La Une propose de découvrir «Mon ket», savoureuse comédie belge de et avec François Damiens.
Durant des années, l’acteur belge a été François l’Embrouille à la télé, avec ses irrésistibles caméras cachées. Cette fois, il les a incluses dans un long métrage.
Dans « Mon Ket», lundi soir sur La Une, François Damiens campe Dany, malfrat en cavale avec son fils. Mais ce héros merveilleusement naïf et sans filtre va enchaîner les gaffes sous les yeux médusés des personnes qu’il croise, d’un policier à un docteur, en passant par un ex-détenu ou un avocat. Un pur plaisir pour les zygomatiques.
Votre film est un tour de force : il est très drôle, mais pousse aussi à la réflexion !
Oui, c’est un miroir tendu à notre société. Mon but n’était pas juste de réaliser une caméra cachée. Je voulais un véritable long métrage riche en sentiments qui observe les difficultés actuelles : racisme, misogynie, famille recomposée, etc.
Comme point de départ de ces sketches en caméra cachée, vous avez choisi les tribulations d’un père et de son fils. Pourquoi ?
Suivre cet homme à travers ses liens avec son garçon permet de dévoiler sa gentillesse et ses failles. Ça fait aussi passer son côté très politiquement incorrect. Son plus vif souhait étant de voir son p’tit réussir là où lui a échoué, il en devient sympathique et on lui pardonne ses gaffes !
Qu’en est-il du «casting» des individus piégés, devenus acteurs à leur insu ?
Le choix des meilleurs «comédiens» et des scènes les plus réussies dépendait totalement de leur énergie. Pour chaque sujet, il a fallu piéger près d’une douzaine de personnes, en écartant certains tempéraments qui auraient pu plomber l’ambiance. Ensuite, nous avons gardé la prise qui faisait le mieux avancer le récit. Je dois avouer que quelques-unes de mes «victimes» m’ont piégé à leur tour, grâce à leur naturel, leur spontanéité. Il y a des élans de gentillesse ou des notes d’humour auxquels je ne m’attendais pas.
Quelles ont été vos stratégies pour des prises de vues ultra discrètes ?
Avec mes caméras cachées précédentes, j’ai appris des trucs pour capter l’attention de la personne piégée afin qu’elle reste concentrée et ne décèle rien aux alentours. Quant au placement des micros et caméras, c’était facile en intérieur. L’extérieur a demandé plus de ruse. Durant la séquence de la place Flagey, à Bruxelles, mon équipe a caché des caméras dans des landaus et, pour le son, j’ai porté un micro. On a réglé les focales, puis un technicien a fait mine de pousser le couffin, de s’arrêter et de discuter avec une connaissance.
Avec le recul, pensez-vous que c’était tout de même un challenge très gonflé ?
(Rire) Ah, oui ! Mais raconter toute une aventure à l’insu des gens gentiment piégés, en mêlant réalité et fiction, a été passionnant. Et il n’y a pas meilleur acteur qu’un individu ignorant qu’il est filmé !
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