«France, le fabuleux voyage» (France 2) : les images impressionnantes de la France d’avant !

Il y a 160 millions d’années, la région parisienne était une région de lagunes aux eaux chaudes et peu profondes couvertes de palétuviers. L’avenue des Champs-Élysées était alors une gigantesque zone humide. © France 2/Les Bons Clients

À quoi ressemblaient les paysages de nos voisins, il y a deux milliards d’années ? Embarquement pour un voyage exceptionnel.

À l’occasion de la fête de la Science, France 2 propose aux spectateurs de remonter le temps afin de découvrir comment ont pris forme l’Hexagone actuel ainsi que ses trésors. Ce mardi à 21h05, le documentaire «France, le fabuleux voyage» est né du talent et de la curiosité de Michael Pitiot, réalisateur, et du géologue Arnaud Guérin. Ce tandem passionné propose un film d’un genre inédit.

Quand Paris était une lagune

À l’ère du Pléistocène, époque géologique connue sous le nom d’âge paléolithique ou «vieil âge de pierre» (2,58 millions d’années à – 11.700 ans), la France n’était qu’une toundra gelée ! En raison de températures glaciales, il y avait à peine quelques arbustes dans le nord. Quant au sud, en bordure de la Méditerranée plus chaude, s’étendait une forêt boréale.

Plus tard, à l’arrivée des Néandertaliens en Europe continentale, la vie des premiers habitants de la future France était encore froide et sinistre. Ils logeaient dans des grottes, telle celle retrouvée à Rennes. En d’autres endroits allaient se former des merveilles variées, dont une chaîne de montagne de 8.000 mètres, ancêtre érodé de la Bretagne et de ses falaises, ou un lagon turquoise d’où émergerait bien plus tard le château de Chambord avec sa matière première, la pierre de calcaire, née au fond de ces eaux qui permit aux compagnons de François I er de le construire.

D’autres eaux constituant une région de lagunes allaient un jour être… Paris ! Tandis que l’aiguille du Midi, dépassant à peine d’une calotte glaciaire, allait, en fondant durant quelques millénaires, tracer les principaux fleuves du pays de Molière.

Dame Nature, reine des architectes

Tous ces changements sont illustrés grâce à un minutieux mélange d’images virtuelles et de prises de vue réelles. Arnaud Guérin explique : «En fait, la France est la première destination touristique au monde grâce à son histoire naturelle ! Quand vous admirez un paysage, vous regardez aussi, sans le savoir, une architecture liée à la richesse des sols et des roches. Et lorsque vous vous extasiez devant des produits du terroir, c’est simplement l’expression de la nature du sol alliée, ensuite, au génie humain qui a développé des savoir-faire. À l’échelle géologique, l’homme n’habite cette planète que depuis peu de temps. Avec ce film, on prend conscience que l’humain est tout petit face à la grande histoire de Dame Nature. Notre film met cet extraordinaire phénomène en perspective !»

Retour vers le futur

Pour le réaliser, Michael Petiot et son équipe ont filmé, durant trois ans, les régions de Normandie, Bretagne, Bourgogne, Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi des déserts, des mangroves et des sommets des quatre coins du monde qui ressemblent encore aujourd’hui aux paysages français de jadis.

«On a tourné le passé de la Bretagne en Nouvelle-Zélande et le passé corallien des Pays de la Loire sur la Grande Barrière de corail au nord de l’Australie», dit Guérin. «Quant aux périodes glaciaires de la France, elles ont été tournées en Islande. Ça a été une démarche systématique : trouver à l’appui de la science des lieux qui sont actuellement ce qu’était l’Hexagone il y a des millions d’années !»

Entre la science pure et une vision artistique, les moyens techniques ont marié 25.000 images grâce à vingt-deux graphistes qui ont œuvré durant six mois pour produire des plans plus vrais que nature.

«Avec ce travail, les frontières du temps ont été abolies», conclut Michael Pitiot pour offrir un reportage alliant divertissement spectaculaire et initiation aux miracles de la géologie, donc de la nature !» 

Cet article est paru dans le Télépro du 30/9/2021

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