France 3 saborde «C’est pas sorcier»

France 3 saborde «C'est pas sorcier»

Contraint a de fortes coupes dans ces budgets, le groupe de service public France Télévisions fait passer plusieurs émissions à la trappe. L’émission de Fred et Jamy s’ajoute au train de charrettes…

La fin de Marcel et son camion

Sur France 3, l’émission de vulgarisation scientifique à destination des jeunes, « C’est pas sorcier », qui a presque 20 ans, ne devrait pas franchir ce cap. Si quelques numéros déjà en production apparaîtront en 2013, le magazine de Fred, Jamy et Sabine disparaîtra à la rentrée 2013, en tout cas dans sa forme actuelle. Un nouveau programme sur la thématique scientifique, moins cher et sans doute sous un autre titre, pourrait le remplacer. France Télévisions, contraint par l’État à une violente cure d’austérité en 2013, a, en outre, imposé à France 2 des réductions de coûts de 30 millions d’euros et initié une profonde réforme des deuxièmes parties de soirée de France 3, qui permettra d’économiser une dizaine de millions d’euros.

Baisse de la dotation et recul des recettes pub

Malgré une hausse prévue de la redevance, la baisse de 85 millions d’euros de la dotation de l’État à France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô), conjuguée au recul des recettes publicitaire prévu en 2013, va contraindre le groupe à réaliser quelque 130 millions d’euros d’économies, selon son président Rémy Pflimlin. « Nous pouvons aujourd’hui mettre en oeuvre une économie d’une centaine de millions, mais qui va nous laisser un déficit qui sera autour de 20 à 30 millions », a-t-il déclaré à l’AFP. Une partie de ces économies affectera directement les programmes des deux principales chaînes du groupe, France 2 et France 3.

Rediffusions et baisse des coûts des programmes

À France 2, « on nous a demandé, par rapport à la proposition que nous avions faite, de faire une économie de 30 millions d’euros sur la grille 2013 », a indiqué le directeur adjoint de la chaîne, Philippe Vilamitjana, lors d’une conférence de presse. Le coût de la grille de programmes de France 2 en 2013 sera de 514 millions d’euros, hors sport et hors information, a-t-il détaillé. « L’année 2013 sur le plan économique impose un effort à tout le groupe et à France 2 en particulier. Je dirais presque sans précédent », a ajouté M. Vilamitjana, précisant que les économies seraient réalisées en utilisant les stocks de la chaîne, en faisant des rediffusions ou encore « en réduisant le coût de grille » et « en renégociant » avec les producteurs le coût des programmes. Parmi les pistes d’économies, M. Vilamitjana a aussi cité la « scripted-reality », ces émissions de reconstitution de faits divers jouées par des comédiens. La chaîne a décidé de « marquer une pause dans la production » de ce genre en début d’année, pour se contenter d’utiliser ce dont elle dispose dans ses stocks.

La fin des émissions de fin de soirée sur France 3

Pour France 3, la principale économie consistera en un aménagement des programmes de deuxième partie de soirée, qui permettra de dégager « de l’ordre de 10 millions », a indiqué Rémy Pflimlin. Un « Grand Soir 3 », d’une durée d’une heure contre 25 minutes actuellement, débutant entre 22h30 et 23h00, sera lancé le 18 mars. « Cette nouvelle tranche d’informations d’une heure, comme le « 12/13 » et le « 19/20″, va induire des évolutions de la grille tout en faisant des économies », a-t-il expliqué.
Les émissions qui jusque-là succédaient au Soir 3 seront soit supprimées, soit déplacées, soit aménagées. Parmi elles, « Ce soir (ou jamais!) » de Frédéric Taddéï sera transféré sur France 2, à la place de l’émission « Vous trouvez ça normal ?! » de Bruce Toussaint, supprimée au grand dam du journaliste. L’émission d’histoire « L’Ombre d’un doute » de Franck Ferrand le mercredi disparaîtra. « Nous réfléchissons avec son producteur à la transformer en émission occasionnelle de « prime time », a dit M. Pflimlin.
Concernant la création, si M. Pflimlin avait déjà annoncé que France Télévisions ne pourrait pas maintenir le niveau d’investissement atteint en 2011 – 416 millions d’euros dans la production d’oeuvres audiovisuelles et près de 63 millions d’euros de soutien au cinéma -, il a souligné cependant que le groupe allait « respecter ses engagements, notamment en ce qui concerne les documentaires » et le 7e art.

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