France 2 : Elise Lucet obtient gain de cause face à Michel Field à propos d’un reportage sur Sarkozy

France 2 : Elise Lucet obtient gain de cause face à Michel Field à propos d'un reportage sur Sarkozy
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La nouvelle patronne d’«Envoyé spécial» a réussi à imposer la diffusion d’une enquête dérangeante pour l’ancien président français.

Nous vous en parlions mercredi : la tension était énorme parmi les journalistes de France 2 ces derniers jours. Pour des raisons peu convaincantes (on l’accuse d’avoir voulu ménager Sarkozy qui sera le premier invité de David Pujadas et Léa Salamé dans la nouvelle «Émission politique» jeudi prochain…), Michel Field, directeur de l’information, avait décidé de repousser à décembre la diffusion d’une séquence concoctée par l’équipe d’«Envoyé spécial», consacrée à l’affaire Bygmalion, en lien avec de supposées fraudes lors de la campagne électorale du leader de la droite en 2012. 

Mais après un bras de fer largement relayé dans les médias, et grâce à l’intervention de la patronne de France 2 Delphine Ernotte, Elise Lucet a réussi à faire plier son boss : le sujet sera bel et bien au sommaire de la première édition de la nouvelle formule du magazine, le jeudi 29 septembre.

«La crise est finie, et nous en sortons par le haut», déclare Elise Lucet ce vendredi dans Le Parisien. «Nous sommes parvenus à un accord qui convient à tout le monde, conforme à ce qu’est France Télévisions. Nous défendons tous l’indépendance du service public. Il y a d’autres chaînes où ce n’est pas le cas mais, ici, je sais que je peux faire mon métier sans que personne dans le groupe n’ait peur des réactions du pouvoir politique ou économique. Je n’ai jamais eu aucun doute sur la volonté farouche de la présidente du groupe Delphine Ernotte de défendre l’indépendance de nos chaînes.»

«On s’est engueulés avec Michel Field», raconte-t-elle. «Il y a eu des incompréhensions. À certains moments, on n’a pas écouté l’équipe d »Envoyé spécial’, et notamment son rédacteur en chef, Jean-Pierre Canet, car le calendrier politique a pris plus d’importance. Je comprends que Michel Field veuille préserver « L’Emission politique », mais il faut qu’il y ait de l’enquête et du débat sur nos chaînes. Michel Field est d’ailleurs d’accord sur cette coexistence, et je n’ai aucun doute sur son honnêteté intellectuelle.»

Reste à voir ce que ces «incompréhensions» laisseront comme traces dans les prochains mois au sein de la rédaction…

Julien Vandevenne

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