Football : Mondial au Qatar… sous tous les regards

Lionel Messi (Argentine) et Neymar Jr (Brésil) © Isopix

Malgré les nombreuses controverses, la Coupe du Monde au Qatar commence dimanche. Qui va y briller et que peut-on attendre des Diables ?

Ça n’aura échappé à personne, la Coupe du Monde de foot qui commence ce dimanche après-midi a lieu au Qatar. En douze ans, depuis l’attribution du tournoi à l’émirat en décembre 2010, les controverses n’ont cessé d’enfler à propos de ce Mondial que de nombreux observateurs qualifient de «pire de l’histoire».

Corruption et enjeu climatique

Dès le lendemain de la désignation du pays hôte, des voix se sont élevées pour dénoncer un vaste système de corruption mis en place par les Qataris pour s’octroyer l’organisation de la plus importante des compétitions sportives du monde et poursuivre ainsi leur action de soft power par le sport. «Cadeaux», pots-de-vin, promesses d’investissements et influence de chefs d’État puissants : telle aurait été la recette pour assurer au premier exportateur mondial de gaz liquéfié la tenue sur son sol de la 22e Coupe du Monde de l’histoire.

Autre polémique qui n’a pas tardé à pointer son nez : le problème du climat. Habituellement organisé à cheval sur juin et juillet, le Mondial se tient en fin d’année. Et pour cause : en été, les températures atteignent les 50 °C et, même si sept des huit stades sont climatisés (ce que dénoncent les activistes du climat), un tournoi dans ces conditions était inenvisageable. Résultat : un calendrier bouleversé pour l’ensemble des compétitions nationales. Ainsi, en Belgique, le championnat domestique s’est mis en pause durant un gros mois.

Décès et boycott

Classé 113e au ranking de la FIFA au moment de l’attribution du Mondial, le Qatar n’a rien d’un foudre de guerre footballistique. Si l’équipe a progressé depuis lors – elle figure désormais à la 50e place FIFA et a remporté la Coupe d’Asie des nations en 2019 -, ce sera toutefois sa première participation à la Coupe du Monde. Une qualification obtenue… automatiquement en tant que pays hôte. Le déficit de culture footballistique n’est pas si anecdotique dès lors que l’on se penche sur les infrastructures destinées à accueillir la compétition. Sept des huit stades dans lesquels se disputeront les rencontres sont sortis de terre entre 2010 et aujourd’hui.

Une nécessité logistique qui, en plus d’un débours financier faramineux, aura aussi coûté cher en vies humaines. Dès 2016, Amnesty International alertait la communauté internationale quant aux conditions de travail et de vie des immigrés embauchés pour la construction de ces stades. Travail forcé, mensonges sur les salaires et confiscation des passeports étaient la norme. Sans parler du nombre d’ouvriers morts sur les chantiers. Si les autorités qataries avancent un chiffre de 37 décès depuis 2010, le journal britannique The Guardian révèle en 2021 que ce nombre serait en réalité de 6.750 !

Un constat terrible venu s’ajouter aux problématiques de droits humains dans le pays du Golfe : de nombreuses interrogations subsistent quant aux conditions des femmes et l’homosexualité est toujours criminalisée au Qatar. Autant de problématiques qui ont amené des appels au boycott venus des quatre coins du globe. Ainsi, chez nous, de nombreuses communes ont renoncé aux habituels écrans géants diffusant les matches.

Le Brésil, Messi et les autres

Si, pour toutes ces raisons, l’engouement n’aura sans doute jamais été si peu présent à l’aube de la compétition, le rendez-vous n’en demeure pas moins capital sur le plan sportif. Et les prétendants à la victoire finale ne manquent pas. Favori numéro un des bookmakers, le Brésil, seule nation à avoir participé à toutes les éditions du Mondial jusqu’à présent, peut, comme souvent, compter sur une armada offensive impressionnante. Emmenée par Neymar, la Seleçao, déjà détentrice du record de victoires finales, vise un sixième succès, qui lui échappe depuis 2002 déjà.

Autre poids lourd du continent sud-américain, l’Argentine a aussi une carte à jouer. L’Albiceleste comptera une nouvelle fois sur le septuple Ballon d’or, Lionel Messi, qui, à 35 ans, devra saisir sa dernière chance d’enfin décrocher le sacre mondial qui manque à son palmarès gargantuesque.

Les nations européennes ne devront bien sûr pas être négligées, à commencer par la France, tenante du titre. Si les blessures ont décimé les Bleus, le talent en profondeur de nos voisins pourraient leur permettre de jouer un rôle en vue grâce notamment à son duo d’attaque Kylian Mbappé-Karim Benzema.

L’Angleterre, elle, dispose d’un réservoir de joueurs exceptionnel et peut prétendre au titre. Et ce, malgré les nombreuses critiques à l’égard du sélectionneur Gareth Southgate et malgré la fâcheuse habitude des Three Lions d’échouer dans les moments-clés.

L’Espagne et sa jeune garde sera aussi à tenir à l’œil, tout comme l’Allemagne, toujours susceptible de se sublimer au moment opportun.

Enfin, il faudra tenir compte des Pays-Bas, tombeurs de la Belgique à deux reprises récemment, ou du Portugal où Cristiano Ronaldo, certes vieillissant, est solidement entouré.

Retrouvez notre calendrier exclusif du Mondial 2022 cette semaine dans votre magazine Télépro !

Cet article est paru dans le Télépro du 17/10/2022

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici