Florence Pernel : «Les proviseurs me détestaient !»

«Il faut faire comprendre aux jeunes la nécessité de ne rien prendre pour du pain bénit», souligne la comédienne de 60 ans © Fiction'Air/Clément Lepetit

Revoici l’actrice dans son rôle de proviseure décalée, Carole Mine, dans la nouvelle saison de «L’École de la vie» (jeudi à 20h45 sur La Une).

La jeunesse est au cœur du récit. Votre avis à propos de la génération actuelle que l’on dit souvent plus indisciplinée ?

Il y a toutes formes de jeunesses : certaines issues de milieux moins favorisés et d’autres qui ont peut-être plus de possibilités de s’ouvrir car elles sont plus encadrées. Nos jeunes me semblent responsables, concernés. Surtout par la cause climatique. Beaucoup essaient de s’engager. C’est bien !

L’école vous paraît-elle encore en phase avec ses élèves ?

C’est peut-être l’autorité qui n’est plus en phase. Ou la société. Nos mômes sont plus informés grâce au numérique, mais d’un autre côté, ils manquent de culture car ils lisent moins. Il y a une rupture, un clivage frappant avec les générations du XXe siècle. Chacun essaie de s’adapter. Je le vois avec la scolarité de mes enfants. Entre leur entrée en maternelle et celle du supérieur, le monde a complètement changé.

Est-ce une source d’inquiétude pour vous ?

Je m’inquiète pour l’information et ses sources. Il est bien de faire comprendre aux jeunes la nécessité de voir qui est derrière, de ne rien prendre pour du pain bénit. Interdire ne veut rien dire. Il faut expliquer ! Même pour cela, on n’a pas toujours les armes. Garder un esprit critique est important. Notre époque n’est ni mieux ni moins bien, mais différente.

Comme dans «L’École de la vie», les profs ont-ils un grand rôle à jouer ?

L’essentiel, c’est le savoir. Et des références qui permettent de contextualiser un événement. Parfois, il faut les apporter en changeant la façon de donner cours. On le voit dans la série quand Alexandra (Julie de Bona) inculque des règles de grammaire ou du vocabulaire via des textes de journaux people. Moi, j’adore ! C’est aux profs de se rendre captivants.

Avez-vous eu des enseignants qui vous ont marquée ?

J’ai eu une prof de français formidable qui, comme Julie de Bona, avait compris, à travers des attitudes équivoques, que je traversais des moments compliqués. Elle a su venir vers moi, me dire : «Vous n’êtes pas obligée de mentir, de cacher.» Son rôle a vraiment été pédagogique.

Et quid de vos relations avec les proviseurs ?

Ça se passait mal ! Car j’ai travaillé très tôt, j’ai été enfant mannequin, je manquais les cours. Je donnais un mauvais exemple aux autres, donc j’étais le vilain petit canard ! Mais il n’y a pas qu’un seul chemin pour réussir dans la vie.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/3/2023

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