Évelyne Bouix : «L’indicible m’interpelle»
Samedi à 21h10, France 3 diffuse «Les Secrets du Finistère», un téléfilm inédit dans lequel la comédienne de 70 ans incarne une capitaine de gendarmerie qui revient vivre en Bretagne, sa région natale. Elle va y être confrontée au meurtre d’un adepte du druidisme…
Comment est née l’idée de ce téléfilm ?
À la fin du tournage d’un épisode de la collection «Meurtres à…» en Bretagne, les producteurs ont évoqué l’idée d’une autre enquête policière dans cette région très photogénique. Nous avions aussi été envoutés par les légendes qui y sont liées.
Comment définir votre personnage dont le nom est vraiment breton ?
Morgane Ledantec est une femme moderne à laquelle je me suis facilement identifiée. Cette battante qui adore son métier aime son fils, mais ce «Tanguy» a tendance à s’incruster chez elle alors qu’elle aspire à vivre sans contrainte.
Croyez-vous aux légendes, comme celles des druides, et aux mondes parallèles ?
Je ne suis pas du genre à ne croire que ce que je vois. L’indicible m’interpelle, me parle et parfois me fait peur car il peut être un peu violent et sombre. Je suis convaincue qu’on peut avoir des intuitions ou des visions très fortes. Certaines personnes sont totalement insensibles à ces forces irrationnelles, ce n’est pas mon cas.
Comme votre personnage, avez-vous une région de cœur ?
Le métier de comédien nous fait découvrir des régions magnifiques, comme la Bretagne que je ne connaissais pas. Sans y être née, mais comme j’y ai passé la plupart de mes vacances, je connais mieux le Sud. Je possède une maison en Normandie, mais je ne cultive aucune attache particulière pour un endroit précis.
En avril dernier, vous avez fêté vos 70 printemps. Le temps qui passe vous effraie-t-il ?
Sur ce sujet, d’un moment à l’autre, je peux changer d’humeur. Certains jours, je me lève du bon pied et en pleine forme, en me disant que tout va bien D’autres, j’ai la sensation que c’est horrible…
Avez-vous le sentiment qu’il y a, aujourd’hui, plus de rôles féminins ?
Oui. Sur le petit écran, je trouve que les femmes sont gâtées. Même à celles qui sont «vieillissantes», on propose de beaux rôles. Au cinéma, c’est plus dur parce que les scénaristes n’écrivent pas pour ce profil. Au théâtre, il n’y a aucun problème.
Pourquoi n’écrivez-vous pas un rôle sur mesure pour vous ?
J’ai bien essayé, mais par manque d’opiniâtreté, j’ai laissé tomber. Écrire toute seule est un travail de longue haleine. En revanche, collaborer avec une personne ou un groupe d’auteurs me plairait.
Pourquoi ne pas coécrire avec votre fille, la dramaturge Salomé Lelouch ?
Évidemment, elle écrit tellement bien que si elle me le demandait, j’en serais ravie. Mais pour le moment, elle ne m’a jamais sollicitée…
Cet article est paru dans le Télépro du 18/5/2023
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