«Eva» : un thriller déroutant à souhait

Un subtil jeu du chat et de la souris © Arte

En 2017, Benoît Jacquot s’est attaqué à un classique de Joseph Losey (1962), avec Jeanne Moreau et Stanley Baker, dont il signe un remake plutôt réussi entre Paris et Annecy. À voir ce mercredi à 20h50 sur Arte.

Pour ce thriller psychologique, il a choisi Isabelle Huppert, l’une de ses actrices fétiches, et Gaspard Ulliel, l’une des belles gueules du cinéma français. Bertrand fait la connaissance d’une prostituée de luxe, froide, calculatrice, égoïste et menteuse. Auteur de théâtre à succès, il a bâti sa renommée sur un mensonge et est en panne d’inspiration alors que son éditeur (Richard Berry) lui réclame une nouvelle pièce. Entre Eva et Bertrand démarre une partie de jeu du chat et de la souris. Va-t-il parvenir à la piéger pour mieux la raconter ?

«J’ai lu le roman de James Hadley Chase et vu le film de Losey. Le traitement est très différent ici. Surtout par rapport à Eva. Benoît Jacquot s’est éloigné du personnage de femme fatale classique pour en faire quelque chose de beaucoup plus prosaïque», confiait Gaspard Ulliel, parfait en auteur aux pulsions meurtrières.

«Il y a chez Eva une sorte d’animalité et une paresse au fond. Les perruques et les bottes oui, mais les vieux oripeaux éculés de la séduction non», sourit Isabelle Huppert.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 24/9/2020

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