La VRT a dévoilé le titre qui va représenter la Belgique à l’Eurovision. Hooverphonic joue la carte de la sobriété.
On l’attendait depuis trois mois, et on n’est pas déçu. «Release Me», le titre qui nous représentera à l’Eurovision, porte la marque de fabrique du groupe qui l’a composé. «Si Hooverphonic va à l’Eurovision, c’est pour faire du Hooverphonic!», nous martelait-on dans les interviews. Une ballade intimiste avec la voix sans faille de Luka Cruysberghs, et assez sobre dans la rythmique. Le tout accompagné d’un orchestre (dans le clip) qui fait monter l’émotion d’un cran.
C’est un événement familial malheureux chez le leader du groupe, Alex Callier, qui a donné naissance au titre. «On avait l’idée de proposer une autre chanson, et finalement je me suis remis à l’écriture», détaille-t-il. «Avec Luca Chiaravalli (qui avait aussi composé la chanson de l’Italie, en 2018, NDLR), en Italie, on partait sur des chansons un peu plus « Up tempo » et au style « Happy ». Pendant la nuit, j’ai rêvé de « Release Me ». Je me suis réveillé à 3h du matin, et j’avais déjà le début en tête. Je l’ai directement enregistré sur mon GSM, et le reste de la nuit, j’ai trouvé les autres parties. Le lendemain, la chanson était là. En studio, on a modifié quelques accords et l’intro.»
La chanteuse Luka Cruysberghs est tout de suite tombée amoureuse du titre. «C’est une chanson qui dit adieu à mon père décédé récemment. Le public a tendance à un peu plus accrocher quand le morceau est très intime et vient des tripes. C’est très émotionnel.» Ça pourrait payer…
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Hooverphonic a justement 25 ans de carrière derrière lui. Le moment était peut-être idéal pour participer à l’Eurovision… «Je regarde l’Eurovision chaque année, et on remarque qu’il y a eu pas mal d’évolution ces dernières éditions. Il y a de la place pour des chansons un peu différentes», explique Callier. «Je pense à Salvador Sobral (gagnant de 2017, NDRL) ou Duncan Laurence (2019, NDLR). Bien sûr, il y a toujours les chansons très formatées pour l’Eurovision voire des choses un peu kitschs, mais il reste un petit créneau pour de temps en temps placer une chanson différente».
Luka, Alex et Raymond croient en leurs chances à Rotterdam. «Nous sommes un groupe qui fait des titres un peu intimiste. Il n’y a pas beaucoup d’autres chansons dévoilées à ce stade, mais notre grande force, ce sera le contraste. La presse flamande trouve que « Release Me » est une très jolie chanson, mais les journalistes se demandent si ça ne manque pas de puissance ? C’est justement ça qu’on ne veut pas ! Blanche n’avait pas un titre qui montait très fort, et elle a fini 4e. Tout est possible ! J’ai l’impression que beaucoup de gens parlent sur l’Eurovision, mais ils ne le regardent plus. Je le suis, et donc je sais que le moment est bien choisi d’y aller !»
Certains observateurs décèlent un côté James Bond dans le thème musical. «Je ne trouve pas», se défend Alex Callier. «C’est surtout très Gainsbourg. Écoutez bien la chanson, c’est presque une mélodie un peu russe. Gainsbourg, avec ses racines, avait parfois des influences de compositeurs comme Chopin ou Prokofiev. Surtout dans le refrain… Ce n’est pas fait exprès, mais mon père était un grand fan de Serge Gainsbourg et moi aussi. Inconsciemment, je l’ai écrit comme ça», conclut le musicien.
Concernant la prestation sur la scène de l’Ahoy à Rotterdam, le mot d’ordre, c’est «Geen commentaar» ! On confirme juste que la performance sera dans la veine de ce que le groupe propose habituellement, c’est-à-dire, rester dans la sobriété. La presse, lors de la conférence de présentation, s’est demandée si on allait trouver une pirouette technique pour amener l’orchestre du clip sur la scène ? Pour le savoir, le rendez-vous est pris, le 12 mai 2020, lors de la 1ère demi-finale de l’Eurovision. Toute la compétition (du 12 au 16 mai) sera à suivre sur La Une.
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