Eurovision : ça polémique ferme autour du choix de la France

Tom Leeb, le représentant de la France cette année à l'Eurovision © France 2
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Presque chaque année le débat revient en France : faut-il chanter en anglais à l’Eurovision pour tenter de remporter le Grand-Prix ?

C’est un marronnier de l’Eurovision. Depuis que les règles ont changé en 1999, et que tout le monde peut chanter dans la langue qu’il souhaite (tant que c’est celle d’un pays qui prend part au concours), la France a du mal à assumer ses choix quand elle mise sur un titre en partie en anglais.

Cette année, c’est autour de Tom Leeb et le titre «The Best In Me», mais ce n’est pas la première fois que nos voisins sont dans la tourmente autour de la participation à l’Eurovision. Amir en 2016 n’y a pas échappé, et en 2008, Sebastien Tellier a essuyé les foudres du monde politique parce qu’au départ, son morceau «Divine» était entièrement en anglais. Pour pouvoir aller défendre ses couleurs en Serbie, le chanteur a dû accepter de traduire un couplet en français. L’honneur de la francophonie était sauf…

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Pour la 65e édition à Rotterdam, la France a de nouveau droit à son drama. La chanson de Tom Leeb est «mixte», c’est-à-dire bilingue français/anglais. Les couplets dans la langue de Voltaire, les refrains dans celle de Shakespeare. Et c’est là que ça coince. Depuis la divulgation du titre, France Télévisions en voit de toutes les couleurs (et bien plus que celles des logos de ses chaînes !). Le Ministre de la Culture, Franck Riester y a d’abord été de son petit commentaire : «Ça m’a un peu cassé les oreilles !».

Pour la première dans l’histoire de l’Eurovision, la France est allée chercher des compositeurs étrangers pour sa candidature, et ce sont des Suédois (de renom à l’Eurovision) qui ont été choisis : Thomas G:Son, Peter Boström et John Lundvik. Le premier ayant composé l’un des derniers tubes de la compétition, «Euphoria» (pour Loreen), lauréat du Grand-Prix en 2012 pour la Suède. «The Best In Me» a donc été écrit en anglais, mais Tom Leeb et Amir ont retravaillé la chanson pour le marché français.

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L’affaire ne s’arrête pas là. La semaine dernière, c’est une association qui demandait au CSA d’intervenir. Francophonie Avenir souhaite que la chanson soit entièrement interprétée en français, le 16 mai prochain ou alors que l’on change carrément de titre pour un morceau entièrement en français.

De son côté, France Télé ne souhaite pas commenter les réactions politiques. À moins d’un retournement de situation dans les prochains jours, France 2 enverra bien Tom Leeb à Rotterdam. Les pays participants ont jusqu’à la mi-mars pour confirmer leurs candidats. Au-delà, seuls quelques arrangements dans le titre peuvent être modifiés.

Le cas de la France relance le débat sur «Faut-il chanter dans sa langue ou en anglais pour remporter l’Eurovision ?». Les Italiens démontrent depuis des années que la langue locale a toutes ses chances. C’était d’ailleurs l’alibi de leur retour dans la compétition en 2011.

Chez nous, le choix est fait, c’est celui de l’anglais que ce soit en Flandre par la VRT, ou en Fédération Wallonie-Bruxelles pour la RTBF. Ce n’est pas la langue qui fait remporter l’Eurovision, mais tout simplement une belle mélodie et plus généralement une bonne chanson !

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