Eurovision 2025 : panique à Bâle !
Un référendum pourrait compromettre la bonne organisation du prochain Concours Eurovision en Suisse.
La préparation du 69e Concours Eurovision de la chanson, en Suisse, sera marquée par une épée de Damoclès qui menace le bon déroulement des festivités à Bâle.
Depuis que la Confédération helvétique a accepté d’organiser l’Eurovision 2025, les menaces de référendums se multiplient.
Si la démocratie directe à la suisse fait pâlir d’envie bon nombre de politiciens à travers le monde, elle peut aussi montrer ses limites… Ainsi, les producteurs suisses ont déjà essuyé quelques revers. Le point qui fâche les opposants à l’Eurovision est le montant que doit prévoir la ville (ou le canton) hôte pour organiser au mieux l’événement. On parle de 20 à 25 millions d’euros.
À ce petit jeu, la première victime a été Zürich. La plus grande ville de Suisse avait tous les atouts pour recevoir la 69e édition, en mai prochain. Les partis opposés à la venue du gratin des télévisions européennes ont brandi la menace de demander l’avis de la population, lors de la votation de fin septembre. Zürich a tout de suite été mise sur la touche par les organisateurs. Quelques semaines plus tard, un scénario identique empêche la ville de Genève d’obtenir les «clés de l’Eurovision».
Alors que l’UER et la SSR-SRG (diffuseur public suisse) pensaient avoir fait le choix de la quiétude en désignant la ville de Bâle pour accueillir, les partis d’opposition vont jouer les trouble-fêtes en mettant le montant de 37 millions de francs suisses (près de 40 millions d’euros) réservés par la ville, à la soumission d’un référendum qui aura lieu le dimanche 24 novembre.
Trop cher et trop militant
C’est l’UDC (Union démocratique du centre), un parti nationaliste et très à droite, qui lance les hostilités. Outre le coût demandé à la ville et au canton pour l’organisation, le parti nationaliste reproche également la tournure qu’a pris le Concours ces dernières années, notamment concernant l’ouverture aux minorités que ce soit de genre ou de sexe.
L’UDC reproche également le manque de liberté d’expression de l’Eurovision que ce soit sur le dossier du conflit au Proche-Orient ou dans l’organisation en général. En 2012, le groupe suisse Heilsarmee (en français Armée du Salut) avait dû changer de nom pour participer à l’Eurovision. L’UER l’estimait trop connoté «religieux» à son goût.
Toujours selon les opposants, l’Eurovision va coûter très cher pour la ville de Bâle qui n’en tirera pas les fruits. Pour eux, les touristes préféreront se loger en France et en Allemagne toutes proches et beaucoup moins chers.
Vers une annulation ?
Si le dimanche 24 novembre prochain, les habitants du canton de Bâle votent le «non à l’Eurovision», la Suisse ne fera pas marche arrière pour autant. L’argent pour les trois shows est déjà provisionné par l’UER à la SSR-SRG. Le téléspectateur ne sera pas pénalisé.
Mais c’est tout le folklore autour de l’événement qui va tomber à l’eau et la manne touristique pour la ville et la région qui va avec. Les études montrent qu’à Liverpool (2023) et à Malmö (2024), la venue – même controversée – de l’Eurovision a été bénéfique pour les villes organisatrices.
L’argument «économique» semble être l’arbre qui cache une forêt d’écueils faits au concours européen, ces dernières éditions.
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