Euro 2024 : ce qu’il faut savoir avant le coup d’envoi

C'est parti pour un mois de foot ! © Getty Images

Après une saison riche en rebondissement en Championnat de Belgique, place à l’Euro, du 14 juin au 14 juillet. Les Diables de Domenico Tedesco tenteront de créer l’exploit.

Dix-huit ans après la Coupe du Monde 2006, l’Allemagne organise à nouveau un grand tournoi international sur ses terres, avec la 17e édition du Championnat d’Europe de football. Répartis en six groupes de quatre, les vingt-quatre prétendants au titre disposeront de dix arènes réparties sur l’ensemble du territoire – de Düsseldorf à Leipzig en passant par Cologne, Dortmund, Gelsenkirchen, Francfort, Hambourg, Stuttgart, Munich et Berlin – pour s’affronter et déterminer qui soulèvera le trophée le soir du 14 juillet.

Espoirs noir-jaune-rouge

Côté belge, il s’agira d’un premier test grandeur nature pour le sélectionneur Domenico Tedesco. Nommé à la tête des Diables en février 2023, le coach allemand vivra son premier grand tournoi à la tête d’une sélection. Pour ce faire, l’homme n’a pas hésité à poser des choix forts en se privant notamment du gardien Thibaut Courtois, taulier de l’équipe nationale et l’un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Si officiellement, le portier du Real Madrid, qui revient de blessure, n’est pas encore apte à enchaîner les matches, on sait que la relation entre les deux hommes n’est pas au beau fixe depuis de longs mois. On retrouvera Koen Casteels en n° 1 dans les cages, tandis que Sels et Kaminski complètent le trio de gardiens.

Dans le secteur défensif, l’état physique de Vertonghen et Theate est entouré d’un point d’interrogation. Tedesco a donc refait appel à Witsel, qui n’avait plus connu les joies d’une sélection depuis la Coupe du Monde 2022. Le Liégeois, à l’instar d’habitués des grands rendez-vous comme Meunier et Castagne, amènera une solide dose d’expérience pour encadrer les plus jeunes Faes, Debast ou De Cuyper, retenu pour la première fois chez les Diables.

Au niveau de l’entrejeu, la Belgique pourra compter sur De Bruyne, récemment sacré champion d’Angleterre pour la sixième fois avec Manchester City. À ses côtés, Tielemans, Onana et Mangala se disputeront les deux places restantes. Devant, le front de l’attaque sera emmené par l’inévitable Lukaku, avec Openda, préféré à Batshuayi comme back-up, entouré de deux éléments à choisir parmi Doku, Trossard, Bakayoko, Carrasco, Lukebakio et De Ketelaere.

Versée dans le Groupe E en compagnie de la Slovaquie, l’Ukraine et la Roumanie, la Belgique fait figure d’archifavorite. Ne pas accéder aux 1/8 de finale dans ces conditions (les deux 1ers de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs 3ees accèdent au tour suivant) relèverait de la catastrophe. Au-delà, tout dépendra des adversaires offerts à nos représentants : si les Diables font toujours figure d’outsiders, ils ne bénéficient plus de l’aura de la «génération dorée» et les observateurs ne les classent plus parmi les favoris à la victoire finale.

Angleterre et France favorites

Des favoris au rang desquels on retrouve l’Angleterre, finaliste malheureuse de la dernière édition face à l’Italie. Les Three Lions ont largement dominé leur groupe de qualification, prenant au passage leur revanche à deux reprises sur la Squadra Azzura. Versés dans le groupe D en compagnie de la Slovénie, du Danemark et de la Serbie, les Anglais comptent sur leur buteur Harry Kane, auteur de 44 goals avec le Bayern Munich, pour sa première saison à l’étranger. Outre les vedettes des gros clubs de Premier League, le sélectionneur Gareth Southgate pourra aussi miser sur le jeune Jude Bellingham, qui a explosé cette saison au Real Madrid, où il a d’ailleurs été élu meilleur joueur du Championnat espagnol.

Finaliste de l’Euro en 2016, vainqueur de la Coupe du Monde 2018 et finaliste du Mondial 2022, la France de Didier Deschamps se rendra en Allemagne avec, comme à l’habitude, de grandes ambitions. Si des tauliers défensifs comme Lloris, remplacé entre les perches par Maignan, ou Varane ont tiré leur révérence, le réservoir bleu-blanc-rouge est tel que leur absence passe inaperçue. En qualification, la France a survolé son groupe, prenant notamment la mesure des Pays-Bas qu’elle retrouve sur sa route cet été et qu’il ne faudra pas négliger, en plus de l’Autriche et de la Pologne. Au cœur du jeu, Deschamps a opté pour le retour de Kanté malgré son exil en Arabie saoudite, tandis que les Bleus disposent toujours d’un vivier offensif impressionnant avec, entre autres, Mbappé, Griezmann, Dembélé et Giroud.

Solide Portugal

Autre candidat affirmé au sacre, le Portugal est drivé par une vieille connaissance en la personne de Roberto Martínez. L’ex-sélectionneur des Diables peut toujours compter sur l’inusable Cristiano Ronaldo, qui, à 39 ans, empile encore les buts avec son club saoudien. En plus de CR7, les Lusitaniens disposent d’une armada offensive impressionnante avec Bruno Fernandes, Bernardo Silva, João Félix, Rafael Leão ou Diogo Jota. Ajoutez-y un secteur défensif et un entrejeu solides et vous obtenez un sans-faute durant les qualifications, assorti d’un statut à confirmer dans un groupe composé de la Turquie, de la Géorgie et de la République tchèque.

L’Allemagne chez elle

Pays organisateur versé dans un groupe accessible (Hongrie, Écosse, Suisse), l’Allemagne ne sera pas à sous-estimer, même si les dernières performances de la Mannschaft en grand tournoi (élimination en phase de groupes du Mondial et en huitièmes à l’Euro 2020) laissent à désirer. L’année 2023 a même été catastrophique pour les Allemands avec des défaites lors de matches amicaux face à la Belgique, la Pologne, la Colombie, le Japon. Ainsi, Hansi Flick a cédé sa place à Julian Nagelsmann qui, après des débuts difficiles, a un peu redonné confiance à son équipe avec de récents succès face à la France et aux Pays-Bas. Si des cadres comme Neuer, Kimmich, Kroos ou Müller sont toujours là, les plus jeunes comme Musiala ou Wirtz sont appelés à prendre du galon.

Groupe de la mort

Qui dit Euro dit forcément groupe «de la mort». Cette année, c’est le B qui semble des plus relevés avec l’Espagne, l’Italie et la Croatie, vieillissante mais encore demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde. En plus de l’Albanie, qui fait office de petit poucet.

Côté hispanique, la Roja a vu une nouvelle génération émerger : on retrouve une floppée de jeunes joueurs du Barça avec Pedri (21 ans), Fermín (21), Lamine Yamal (16) ou Cubarsi (17). Entourés de
cadres comme Carvajal, Rodri ou Morata, l’Espagne peut faire mal si la sauce prend.

L’Italie, de son côté, a connu des hauts et des bas ces dernières années. Vainqueur de l’Euro 2020, la Squadra Azzura a ensuite échoué à se qualifier pour le Mondial au Qatar. Son parcours en qualification n’a pas rassuré et l’équipe compte peu de superstars, mais les Italiens ne sont jamais aussi dangereux
que lorsqu’on ne les attend pas. Pourront-ils rééditer leur performance de 2021 ? Réponse le 14 juillet au plus tard.

Cet article est paru dans le Télépro du 6/6/2024

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