[Éric Laforge de Classic 21 raconte…] Découvrez pourquoi vos séries télé ne seraient pas les mêmes sans un bon générique !

[Éric Laforge de Classic 21 raconte...] Découvrez pourquoi vos séries télé ne seraient pas les mêmes sans un bon générique !
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

On n’y prête pas souvent attention. Pourtant, la musique joue un rôle crucial dans le succès (ou l’échec) d’une série.

À quoi sert la musique dans une série télé ? C’est une question plus légitime qu’il n’y paraît. Le premier réflexe serait de dire que l’essentiel est l’image. On regarde une série pour l’intrigue, les effets spéciaux, les dialogues, mais surtout pour le jeu des acteurs, autrement dit, l’aspect visuel. Pas pour écouter une musique, si belle soit elle. Soit.

Une réflexion bien basique qui ne tient pas compte du fait que la musique est essentielle pour soutenir l’émotion générée par l’image. Elle est un complément indispensable.

L’exemple de «House of Cards»

Faites l’effort de vous souvenir d’une série ou d’un film qui vous a marqué. Immédiatement, vous vous souviendrez aussi de la musique qui l’accompagne.

«House of Cards» par exemple, c’est fou, tout le monde en parle depuis des mois. Et invariablement, votre interlocuteur vous dit toujours que la musique du générique est prenante, intrigante. Elle est une signature sonore.

D’ailleurs faisons une expérience ensemble avec ce générique là justement.Je vous laisse cliquer, puis je vous explique :

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Vous avez vu ?

En fait non, il n’y avait rien à voir, juste une image fixe. Le générique nous propose d’habitude des plans accélérés de Washington. Ici, rien de tout ça, juste l’obélisque en mémoire de George Washington. Une image fixe, accompagnée de la musique habituelle de la série.

Si vous êtes un aficionado de House Of Cards, en entendant simplement cette musique, votre cerveau a généré des images. N’est-il pas ? C’est la puissance évocatrice des notes.

Vous avez alors «vu», disons plutôt imaginé le bureau ovale, des quartiers de la ville, des voitures qui filent, le train qui passe. Mieux encore, vous avez peut-être aperçu Kevin Spacey appuyé sur le bureau, les mains pleines de sang. Il est enfin Président de la plus grande démocratie du monde : « Le concept de démocratie est relatif parce que je vais devenir Président des Etats Unis sans qu’aucun citoyen n’ait voté pour moi», dit-il. Imaginez le même générique sans musique du tout, ou alors avec de la musique totalement inappropriée. Comme «Le Petit bonhomme en mousse» par exemple. Le résultat émotionnel serait pour le moins différent. Je vois que nous sommes d’accord…


D’ailleurs, faisons une autre expérience. Dans les années 80 et 90, le monde a été submergé par le succès d’une série qui mettait en scène MacGyver, un super héro du quotidien. Le genre de gars qui vous construit une maison entière avec un trombone et deux planches de hêtre.

Son intelligence dépassait la moyenne, il était cool, positif et enjoué. Son truc à lui : résoudre tous les problèmes sans violence.

Un Américain qui n’a pas recourt aux armes à feu, comment est-ce possible ? Les scénaristes avaient imaginé que lors de son enfance, un ami de MacGyver était mort lors d’un accident de revolver.

Bref, cela nous éloigne de notre seconde expérience qui consiste à enlever la musique du générique et à la remplacer par des bruitages. Je vous laisse jeter un œil ici, puis on en parle :

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Certes, il y a un effet comique indéniable avec cette version du générique. Mais on peut légitimement se poser la question de l’impact qu’aurait eu une telle version du générique sur la réussite de la série.

La musique est bien un élément indispensable, voire même vital d’une série. L’émotion passe souvent par elle et c’est d’ailleurs un vrai travail que de sélectionner les bons morceaux ou composer des originaux. On reviendra sur ce travail la prochaine fois.

D’ici là, de quoi sera constituée la BO (bande originale) de vos vacances ? Musique de série ? Rock ? Ou plus simplement les notes de guitare d’un ami en vacances avec vous ?

Eric Laforge

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