Éric Cantona de retour avec «Dérapages» : «Admettre qu’on puisse se révolter contre le système est nouveau»
Un homme en colère, et il a toutes les raisons de l’être : après six ans de galère sans emploi, il est engagé pour exécuter un plan de licenciement. Télépro a rencontré Éric Cantona qui incarne ce directeur des ressources humaines dans la nouvelle série «Dérapages» (adaptation du roman «Cadres noirs» de Pierre Lemaitre), dont les trois premiers épisodes sont à découvrir sur Arte ce jeudi soir, dès 20h55.
Avez-vous eu l’impression que ce rôle avait été écrit pour vous ?
En tout cas, avec l’aide du réalisateur, je crois avoir trouvé la bonne façon de jouer cet homme à la fois ange et démon. J’ai adoré son caractère dont la force se trouve dans une ténacité, proche parfois de la folie, qui le pousse à aller très loin dans le jeu, quitte à y laisser des plumes.
Cette série correspond-elle à l’air du temps ?
«Dérapages» tape juste. La manipulation s’exerce depuis des lustres, mais admettre qu’on puisse se révolter contre le système est nouveau. Dans ce sens, Pierre Lemaître, l’auteur du livre, est un peu visionnaire. Il y a encore un an ou deux, les gens pensaient qu’ils n’avaient pas d’autre choix que celui de s’adapter. En cas d’échec, nous n’étions que des losers. Depuis quelques mois, grâce à quelques courageux qui ont élevé la voix, la situation a changé.
À votre avis, quelles vont être les répercussions de cette pandémie du coronavirus et du confinement mondial ?
Humainement, nous vivons une situation dramatique dont il faudra tirer les leçons. Au niveau écologique, la planète est moins polluée et l’on mesure l’importance de la solidarité. Je vis le confinement comme une sorte de méditation en restant attentif aux autres pour changer, déjà au niveau de mon petit microcosme, ce qui peut l’être. Mais faut-il arriver au bord du précipice pour prendre enfin conscience de certaines injustices ?
Extraits d’une interview parue dans Télépro du 16/04/2020
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