«En thérapie», saison 2 : le pouvoir du divan !

Charlotte Gainsbourg et Jacques Weber, notamment, rejoignent le casting de cette deuxième saison © Arte/Manuel Moutier

Annoncée comme un ascenseur émotionnel, la saison 2 d’«En thérapie», qui débute jeudi à 20h55 sur Arte, a fait du bien à toute l’équipe.

«Dans la vie, certains moments semblent vides, et pourtant dès qu’on les raconte ou qu’on les filme, ils prennent du sens. Voilà ce qui relie, pour moi, la psychanalyse et le cinéma : ils font scintiller la vie», confie Arnaud Desplechin, l’un des réalisateurs invités à mettre en scène un épisode de la série. «Je suis redevenu un étudiant et cela m’a rendu très heureux.»

De plus, ce second volet a cette fois pour toile de fond, le confinement : «Cela le rend passionnant à tourner. Le contexte récent nous confronte tous à un sentiment de solitude : comment repérer ce qui compte vraiment pour chacun de nous dans le vacarme de paroles creuses. Je crois que la psychanalyse nous y aide. Nous avons grand besoin de nous entendre penser, pour parler clairement.»

Fragilités magnifiées

Il en est de même pour le héros central, le psychanalyste Philippe Dayan (Frédéric Pierrot) dont tous les pans de la vie s’écroulent : divorce, déménagement de son cabinet en banlieue et une accusation terrible ! La famille de son ancien patient Adel Chibane (Reda Kateb, saison 1) le poursuit pour non-assistance à personne en danger car elle est persuadée qu’il aurait pu empêcher le jeune homme de partir combattre en Syrie.

C’est donc fragilisé et taraudé de doutes quant à sa capacité à pouvoir encore être à l’écoute de sa patientèle que Dayan continue d’exercer. Il se tourne alors vers sa référente, Claire, psychiatre perspicace interprétée par Charlotte Gainsbourg. Rôle que la comédienne a endossé avec curiosité. Et un soupçon de crainte.

Comme elle l’a déclaré aux Inrockuptibles : «J’ai conscience que les gens perçoivent en moi une forme de fragilité. Dans la mesure où elle domine mon image, je craignais qu’elle décrédibilise mon personnage.»

Un vrai film à suspense

Contre toute attente, cette singularité a enrichi sa prestation. Et l’actrice s’est dite ravie de faire partie d’un concept où décors et dialogues diffèrent des autres fictions : «L’espace pour jouer est très limité. Un seul emplacement, un seul partenaire. Et une quantité impressionnante de texte. Ce trop-plein de paroles m’excitait !»

Un atout consolide sa composition : Charlotte est elle-même passée par l’expérience du divan. «À un moment de ma vie où j’étais quasi muette et tellement mal, j’ai eu besoin d’un réconfort. La relation avec un thérapeute me l’a apporté. J’ai aimé ce rapport humain.»

Agnès Jaoui, également conviée à diriger l’un des épisodes de cette saison 2, plaide aussi pour les bienfaits de ces échanges sur canapé, réels ou fictifs : «Une bonne séance de thérapie est un vrai film à suspense, à vivre comme à regarder. Je ne dis pas qu’un réalisateur joue un rôle de thérapeute, mais il y a forcément quelque chose de l’ordre du transfert qui se joue dans son travail avec le comédien, et c’est passionnant !»

Émotions-miroir

Les trois plumes derrière les récits, Clémence Madeleine-Perdrillat, Éric Toledano et Olivier Nakache, approuvent et espèrent toucher le cœur de chaque spectateur : «Notre écriture est animée par le désir que la série soit l’expression d’émotions qu’on peut tous éprouver. La période étrange que nous traversons porte un paradoxe, elle nous éloigne et nous lie les uns aux autres dans un même mouvement. La série est un miroir qui nous offre l’opportunité de partager nos ressentis à travers l’intime, l’écoute et l’interprétation de ces maux qui nous aide à sortir de toutes les formes d’enfermement.»

Cet article est paru dans le Télépro du 31/3/2022

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