En 2020, le CDJ (Conseil de déontologie journalistique) n’a pas connu la crise !
Les plaintes liées à la couverture de la pandémie n’ont pas dominé l’actualité du Conseil de déontologie journalistique.
Le nombre de plaintes et de demandes d’information reçues par le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) est resté important en 2020, a indiqué jeudi l’organe d’autorégulation de l’information lors de la présentation de son rapport annuel portant sur l’année écoulée.
Si plusieurs dossiers ont logiquement concerné le traitement journalistique liée à la crise sanitaire, « cela ne l’a été que secondairement, sans détoner par rapport à ce qui se passe toujours lorsqu’un événement d’actualité s’impose à l’agenda médiatique« , a d’emblée précisé l’instance.
Le CDJ a reçu 110 demandes d’information (117 en 2019) et 153 plaintes en 2020 (contre 117 en 2019). Au total, 77% ont été jugées recevables et 47% d’entre elles (72 plaintes) ont donné lieu à l’ouverture d’un dossier d’instruction. Sur ces 72 cas, 27 ont été traitées via une médiation. « A la différence des années précédentes, les plaintes soumises à instruction sont désormais presqu’autant le fait de personnes ou d’organismes directement concernés par les productions médiatiques en cause (56%) que de personnes agissant en simple utilisateurs des médias (44%)« , note le CDJ.
L’an dernier, cette proportion était de deux tiers/un tiers. Dans son rapport, le conseil de déontologique journalistique relève par ailleurs que les plaintes qui résultent d’une démarche citoyenne portent moins souvent que les autres années sur des enjeux déontologiques à visée sociétale (respect de la dignité humaine, stigmatisation, incitation à la haine) ou médiatique (confusion publicité – information). Par contre, elles mentionnent plus souvent les principes de recherche et respect de la vérité (fausse information, déformation d’information, confusion faits-opinions).
Des sujets de société qui font débat ou polémique (vaccins, confinement, 5G, décolonisation, racisme, violences policières) reviennent aussi plus souvent dans les plaintes. Des évolutions dans le type de productions médiatiques visées par les plaintes ont aussi marqué l’année 2020. Premièrement, le CDJ constate, dans la continuité de la tendance observée les années précédentes, un déplacement progressif des plaignants vers les contenus numériques (dont ceux diffusés sur les plateformes et les réseaux sociaux numériques).
Par ailleurs, un intérêt soudain et plus marqué pour les contenus d’information diffusés en télévision est aussi enregistré. Une plainte sur trois concernait ainsi l’audiovisuel en 2020. « Sans doute, à titre d’hypothèse, faut-il y voir l’effet de la crise sanitaire et des confinements qui ont modifié les pratiques des utilisateurs des médias au point que les JT ont enregistré pendant la période des records d’audience », avance l’organe d’autorégulation. « Il est sans doute logique qu’un public attentif ait dès lors partagé ses attentes ou ses questions déontologiques avec le CDJ.
« Autre constat : les plaintes à l’égard de Sudpresse connaissent un recul. Cette tendance s’explique clairement par la mise en œuvre par le groupe de presse d’actions concrètes en matière de déontologie journalistique en son sein« , pointe-t-on.
Bien que des arriérés subsistent, la durée de traitement des dossiers par le CDJ a connu une légère baisse en 2020 en dépit de l’accroissement du nombre de plaintes (et de dossiers), se réjouit l’instance. Elle est ainsi passée à 264 jours en moyenne en 2020, contre 352 en 2019 et 266 en 2018.
Cette amélioration peut clairement être reliée à l’engagement d’une personne supplémentaire au sein du secrétariat général du conseil de déontologie journalistique. Cette démarche a notamment été rendue possible par l’accroissement de la dotation octroyée par la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’Association des journalistes professionnels (AJP) pour couvrir sa part du financement de l’Association pour l’autorégulation de la déontologie journalistique (AADJ), structure faîtière du CDJ.
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