Elle est de retour à la télé : tous fascinés par Sissi !
Plus de 65 ans après la trilogie cinématographique avec Romy Schneider, une minisérie revient sur la vie tumultueuse de l’impératrice d’Autriche, ce jeudi à 21h05 sur TF1. Pourquoi tant d’engouement ?
Film utilisant les codes de l’âge d’or d’Hollywood, «Sissi», du réalisateur autrichien Ernst Marischka, sortit le 21 décembre 1955. Sa légèreté avait pour but de mettre du baume au cœur de l’Allemagne divisée de l’après-guerre. Les autres volets de la saga furent aussi proposés avant Noël, car ils correspondaient à l’esprit des fêtes de fin d’année.
C’est encore le cas aujourd’hui, bien que la véritable histoire d’Élisabeth de Wittelsbach, duchesse de Bavière, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie du XIXe siècle, ait été édulcorée. La fascination du public pour son destin n’est pas seulement due à la romance à l’eau de rose…
Impératrice impétueuse
Que ce soit dans la série «Sissi», lancée jeudi soir sur TF1, avec Dominique Davenport dans le rôle-titre, ou celle prévue sur Netflix («The Empress») pour 2022, ce personnage rebelle possède un potentiel dramatique en raison de sa modernité. Comme d’autres célébrités frondeuses après elle – telle Lady Di -, Élisabeth d’Autriche eut une vie tourmentée, mais n’en fit qu’à sa tête pour s’extraire des convenances trop corsetées.
Espiègle, avant-gardiste, érudite, la jeune femme mariée à 16 ans à l’empereur François-Joseph Ier ne supporta pas de voir son quotidien et celui de ses quatre enfants dirigés par des conseillers et des dames de compagnie, dont son inflexible belle-mère, l’archiduchesse Sophie.
Cicatrices indélébiles
Féministe et anticonformiste, Sissi s’opposa à ce protocole obsolète étouffant. «Toute ma vie a été une lutte pour atteindre un petit morceau de paradis. J’ai dû affronter le monde entier dans cette bataille cruelle qui m’a laissé des cicatrices indélébiles. (…) La vie était un enfer, un enfer de regards enflammés, réprobateurs, me transperçant, atteignant mon cœur, m’empêchant de vivre en paix», peut-on lire dans ses carnets.
Apparemment atteinte d’anorexie, aggravée par une dépression, celle qui aimait farouchement la liberté et la nature devint vite «L’Impératrice voyageuse» (surnommée ainsi par le public) en multipliant les séjours thérapeutiques au soleil : Corfou, Venise, Biarritz, Majorque, Séville. Elle s’y rendait sur son yacht privé, le Miramar.
Star et influenceuse
Là ne fut pas la seule habitude de Sissi qui préfigura celles des stars actuelles. En femme très soucieuse de son physique, elle s’astreignait à un régime sévère et à beaucoup de sport, dont des balades à cheval, des promenades à pied de plusieurs heures et le «stretching» d’alors : elle se suspendait à des anneaux parallèles afin de garder allongée sa gracile silhouette de 1m72 pour 50 kg.
Appréciant aussi la mode, elle s’intéressa aux couturiers français. Influenceuse avant l’heure, Élisabeth soignait ses très longs cheveux et disposait d’une coiffeuse personnelle, priée de les travailler avec minutie et de les agrémenter de bijoux.
Après la quarantaine, Sissi commença à se soustraire aux regards, se cachant derrière un éventail de cuir épais et opaque. Voilà pourquoi il y a peu de portraits la montrant vieillissante…
Ajoutant à son destin tragique, la mort la cueillit à 44 ans lorsqu’un anarchiste italien la poignarda au cœur en 1898, à Genève. L’Impératrice eut cet ultime point commun avec les figures célèbres qui, toutes époques confondues, cherchèrent à fuir les outrages du temps, leur mal de vivre et le poids de la notoriété.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/12/2021
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