Ella Gbezan : «La production de « Koh-Lanta » a réagi plus intelligemment que certains candidats» (interview)

Ella Gbezan : «La production de "Koh-Lanta" a réagi plus intelligemment que certains candidats» (interview)
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

En juin dernier, l’ex-candidate belge de «Koh-Lanta» (TF1) sortait un livre, «La Face cachée de mon Koh-Lanta» qui dénonce les travers du jeu d’aventures. Pour Télépro, elle réagit aux réponses de la production.


Avez-vous déjà eu des réactions aux propos tenu dans votre livre ?

J’ai eu droit à toutes sortes de réactions. De certains anciens, c’était de la jalousie parce qu’ils souhaitent repartir absolument dans l’aventure si l’occasion se présente, et du coup, ils sont un peu frustrés puisqu’ils essaient de caresser la production dans le sens du poil. D’autres m’ont avoué qu’ils auraient aimé écrire ce genre de livre. La production a été assez sobre dans ses réponses.

Des exemples ?

Ils ont confirmé le passage sur les plantations. Ils disent que je fuyais les questions, mais je me suis faite discrète justement pour pouvoir explorer et avoir des choses à raconter dans le livre. Je n’ai rien appris de nouveau, de leur part, par rapport à ce que j’ai écrit dans le livre.

Vous vous attendiez à ce silence ?

J’ai été surprise car la production a été plus intelligente que certains candidats. Elle a au moins lu le livre avant de me critiquer. Au-delà de ça, chacun a le droit de donner son avis. C’est la liberté d’expression.

Ce livre, c’est aussi pour qu’on parle de vous…

Je n’ai pas besoin de ça pour qu’on parle de moi. J’ai d’autres compétences. J’ai juste envie de rétablir la vérité. La production a la liberté de montrer ce qu’elle veut, moi, j’ai la liberté d’exprimer ce que je veux. Depuis quatre ans, tous les jours, on me pose les mêmes questions sur ce qui se passe dans «Koh-Lanta». Avec ce livre, je gagne du temps, et je peux enfin parler d’autre chose.

Vous n’aviez pas une clause de confidentialité ?

Seulement jusqu’à la finale et quelques semaines juste après. Quatre ans se sont écoulés, je suis libre de m’exprimer.

Vous avez encore envie de participer à ce genre de programmes ?

Je crois que sur TF1, c’est un peu grillé. (Rires) Je suis une aventurière dans l’âme, donc j’accepterai les projets qui s’offrent à moi. Je suis aussi prête à découvrir de nouvelles choses. Mon objectif est de devenir présentatrice, que ce soit en télé ou en radio. Avec une autre candidate de «Koh-Lanta», on a créé trois formats dont un avait plu à ALP Production, jusqu’au moment où ils ont su que «Koh-Lanta» allait revenir sur TF1. Je vais relancer les choses.

Toujours dans le domaine de l’aventure ?

Il y a trois sujets différents, mais on en reparlera si les choses se goupillent…

Avez-vous déjà postulé à RTL ou sur des chaînes de la TNT française ?

RTL, j’aimerais bien, mais je crois qu’ils sont un peu réfractaires à certains critères de mon physique. Peut-être qu’avec Laura Beyne, les choses vont un peu changer. Elle est métisse, ça va peut-être ouvrir la porte… J’ai aussi approché la RTBF qui me connaît déjà grâce à «Mercator». Actuellement, je suis surtout sur la promotion de mon livre, mais ensuite, je vais viser plus large…

Comment les médias français prennent un livre où l’on dénonce les travers de TF1 ?

J’ai eu un feedback de neuf journalistes qui ont tous été très positifs vis-à-vis du livre. Ma façon de l’écrire n’était pas anodine. Mon but n’était pas de cracher dans la soupe, mais juste de dire la vérité. En même temps, je m’adressais à des fans de «Koh-Lanta», donc je ne voulais pas casser l’émission. Et puis, j’ai vécu une très belle expérience grâce à eux, je n’allais pas les démolir non plus. Dans la vie, on peut tout dire, c’est la manière qui fait la différence, et je pense avoir trouvé les bons mots pour exprimer mes pensées.

Qu’avez-vous fait entre «Mercator» et «Koh-Lanta» ?

J’ai repris mes études. Dans «Mercator», j’ai été la première éliminée, je ne suis restée que trois jours sur le tournage. Pour moi, rien n’arrive par hasard. J’adore mon parcours jusqu’à présent, et il n’y a que des choses enrichissantes.

Et si ça ne marche pas à la télé, vous avez une bouée de secours ?

Je suis psychologue de formation. En télé, j’ai été assistante de production sur «Wouf» (NRJ12/RTL-TVI). J’ai plein d’arguments…

La psychologie vous a aidé dans votre participation à «Koh-Lanta» ?

Je l’ai vécue autrement, et dans la rédaction de mon livre, j’ai intégré une partie de mon mémoire qui parlait des mécanismes d’identification des téléspectateurs de la téléréalité.

Et quelle est votre conclusion ?

Il y a toute une série d’ingrédients dans ce genre de programme pour que le concept prenne : l’heure de diffusion, la population qui est touchée, le casting… Nous ne sommes pas choisis par hasard. Les professions, les régions et même les prénoms sont là pour que le public s’y retrouve. Vous saurez dans le livre si c’est bien ou mal de regarder «Koh-Lanta».

Entretien : Pierre Bertinchamps

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