«Edmond» : avec Cyrano, Rostand a eu le nez fin !
Lundi à 20h40 sur La Une, le film «Edmond», réalisé par Alexis Michalik d’après sa pièce éponyme, nous emmène dans les coulisses de la création de «Cyrano de Bergerac».
«Cyrano de Bergerac» (1897) est l’une des pièces de théâtre les plus célèbres au monde. Si nous pouvons tous identifier la célèbre tirade du nez issue de cette œuvre, connaissons-nous bien la genèse de ce mythe français et l’homme qui en est l’auteur ?
Épidémie de «théâtrite»
Né le premier avril 1868, au sein d’une famille bourgeoise, Edmond Rostand est, dès le plus jeune âge, épris de littérature grâce à son père, amoureux des mots. Après ses secondaires, il pense un temps poursuivre des études de droit, mais la vocation littéraire est trop forte. En 1890, il épouse la poétesse Rosemonde Gérard et publie, la même année, «Les Musardises», un recueil de poèmes. Très vite, on le compare à Alfred de Musset et au maître Victor Hugo.
Mais, au XIXe siècle, pour qu’un auteur soit couvert de gloire, il doit réussir au théâtre. «On parle même à Paris d’une épidémie de « théâtrite » !», relate-t-on dans le Larousse. Rostand comprend vite que pour attirer le public, il lui faut des stars. Il fait jouer Sarah Bernhardt, comédienne la plus glorieuse de son temps. Mais le succès n’est pas au rendez-vous et, à 29 ans, il est déjà un auteur en panne d’inspiration.
Effrayante aventure
En 1897, Rostand est un jeune dramaturge neurasthénique. Une rencontre capitale va le réveiller : celle de Constant Coquelin, l’un des comédiens les plus notoires de l’époque. «Ce jour-là Rostand lit « La Samaritaine » à Sarah Bernhardt en présence de l’acteur», relate le Larousse. «Ce dernier est conquis : « Vous devriez me faire un rôle », me dit-il, raconte Rostand. « J’en ai un », répondis-je »».
Porté par Coquelin, à qui Edmond dédiera sa pièce, et par la vie de l’écrivain libertin Savinien de Cyrano de Bergerac (1619-1655), dont le personnage de Cyrano est librement inspiré, Rostand réussit l’exploit d’écrire sa pièce en trois semaines. Personne n’y croit, pas même l’auteur. Avant de les voir monter sur scène, Edmond s’excuse auprès de ses comédiens pour «cette effrayante aventure».
Pourtant, le 28 décembre 1897, lorsque le rideau tombe sur la première représentation, «vingt minutes d’applaudissements déchaînés suivent la tombée du rideau. Dans les coulisses, un ministre s’approche de l’auteur, décroche sa Légion d’honneur pour la lui agrafer sur le torse en disant : «Permettez-moi de prendre un peu d’avance !» Rostand recevra la décoration en 1898 et sera élu à l’Académie française en 1901.
Passion Edmond
Durant le XXe siècle, «Cyrano de Bergerac» a été joué plus de 20.000 fois ! Aujourd’hui, la vie d’Edmond Rostand, décédé à l’âge de 50 ans, en 1918, de la grippe espagnole, et son œuvre passionnent toujours autant. En 1990, lorsque Cyrano est campé par Gérard Depardieu sous la caméra de Jean-Paul Rappeneau, c’est un carton. Alexis Michalik n’a pas fait démentir ce phénomène perpétuel. En 2016, sa pièce «Edmond», nommée sept fois aux Molières, a enthousiasmé le public.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 31/12/2020
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