Dur, dur d’être un super bébé !

Cette jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique» sur RTL-TVI, Maria Del Rio nous emmène en Chine et en Corée, à la découverte de ces nouvelles écoles pour «super bébés».

Objectif réussite

À l’opposé du «parent poule», on trouve le «parent tigre». Bien loin de l’éducation bienveillante et positive, cette éducation à la dure a le vent en poupe en Asie. Le concept de «parent tigre» a été théorisé, en 2011, par Amy Chua dans son livre intitulé «L’Hymne de bataille de la mère tigre» (Gallimard). Dans son ouvrage, cette avocate américaine explique pourquoi elle n’a pas souhaité éduquer ses deux filles «à l’occidentale», méthode qu’elle juge trop permissive et vouée à l’échec.

Elle raconte avoir reproduit l’éducation chinoise donnée par ses parents, reposant sur la discipline et le travail et visant l’excellence. Ainsi, la réussite prime sur le bonheur et le bien-être de l’enfant. Concrètement, le «parent tigre» inscrit son enfant à de multiples activités extrascolaires et ne lui laisse que peu de temps pour se divertir. Les écrans ou autres sources d’amusement sont bannis, au profit de la lecture, de visites aux musées ou de cours de langue. Mais ce concept de «parent tigre» suscite la polémique et plusieurs études ont démontré qu’une éducation trop stricte pouvait avoir des conséquences néfastes sur le développement de l’enfant.

Comme les tribus ancestrales

Dans un autre style, la journaliste américaine Michaeleen Doucleff propose une méthode éducative inspirée des tribus ancestrales dans son livre «Chasseur, cueilleur, parent» (paru en août aux Éditions Leduc). Épuisée et au bord du burn-out, cette jeune maman californienne ne savait plus comment gérer Rosy, sa fillette turbulente de 3 ans. Ses difficultés ? Les mêmes que la plupart des parents connaissent : crises, demandes incessantes, pleurnicheries…

Habituée aux reportages dans des coins reculés, la jeune femme imagine trouver des solutions dans d’autres cultures. C’est ainsi qu’elle part, avec sa fille, à la rencontre de trois des plus anciennes communautés du monde : les Mayas au Mexique, les Hadza en Tanzanie et les Inuits en Alaska. Elle y découvre des enfants responsables, autonomes, participant aux tâches ménagères, sans cri ni conflit. Dans son ouvrage qui cartonne outre-Atlantique et préfacé, dans sa version française, par la psychothérapeute Isabelle Filliozat, elle donne des pistes pour rendre les jeunes enfants plus calmes, coopératifs et sûrs d’eux.

Découvrez ce qu’elle en dit :

La quête de l’enfant parfait

Fin 2018, le monde découvrait avec stupeur les premiers bébés génétiquement modifiés ! He Jiankui, chercheur de l’université de Shenzhen, annonçait sur YouTube la naissance des jumelles Lulu et Nana, dont il avait modifié le gène CCR5 afin de les rendre résistantes au virus du sida, dont leur père était infecté.

Mais cette modification de l’ADN des bébés pourrait avoir des conséquences sur leur cerveau car le gène en question joue un rôle dans la mémoire et la capacité du cerveau à se former. De quoi interroger la communauté scientifique : le controversé professeur avait-il pour objectif caché de créer des êtres supérieurement intelligents ?

Depuis, celui que la presse chinoise surnomme «Frankenstein» a été licencié et condamné à trois ans de prison pour sa manipulation éthiquement discutable.

Les mille premiers jours

Avec la parution du best-seller de Fitzhugh Dodson dans les années 1970, on a longtemps cru que «tout se joue avant 6 ans». Pourtant, il apparaît aujourd’hui que les mille premiers jours d’un bébé, soit du moment où le fœtus commence à interagir avec son environnement jusqu’à l’âge de 2 ans environ, sont primordiaux pour sa santé physique et psychique à long terme.

«Dès les premières années de sa vie, un bébé construit et prépare son avenir», peut-on lire sur le site de l’Unicef qui sensibilise sur l’importance des premiers moments. «Avant l’âge de 3 ans, son cerveau peut former mille connexions neuronales à chaque seconde !»

Ainsi, entre 50 et 75 % de la nourriture ingérée par le nourrisson est utilisée pour fournir de l’énergie au cerveau. «Quand le cerveau d’un enfant ne se développe pas dans de bonnes conditions, les répercussions négatives s’inscrivent dans le long terme», poursuit l’Unicef. «Cet enfant connaît ensuite les difficultés d’apprentissage, a plus de difficulté à intégrer le monde du travail et voit de fait son horizon s’amenuiser.»

Étonnantes écoles

Les modèles scolaires diffèrent selon les pays et les cultures. Dans l’est de l’Asie, on assiste à une véritable course à la performance. Les jeunes Chinois, Coréens et Japonais passent de nombreuses heures sur les bancs de l’école et devant leurs cahiers avec un seul et unique objectif : réussir l’examen d’entrée à l’université.

Au Danemark, l’un des pays les plus heureux du monde, l’accent n’est pas mis sur la réussite, mais le bien-être. Ainsi, les élèves sont conviés à des ateliers destinés à développer leur empathie.

En Suède, une école de la capitale cherche à instaurer une égalité totale entre ses élèves. Ainsi, les pronoms «il» et «elle» sont bannis.

Autre pays, autre ambiance. Aux Pays-Bas, des «Steve Jobs Schools» se développent : les professeurs sont remplacés par des coaches et les élèves, entre 4 et 12 ans, travaillent avec un iPad et apprennent les matières de leur choix. De plus, les enfants gèrent leur emploi du temps et les vacances ne sont pas imposées.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/9/2021