«Dune» : des défis en cascade !

Tournée en grande partie dans des studios hongrois, le film bénéfice aussi de prises de vue dans le désert du Wadi Rum, en Jordanie, et aux Émirats arabes unis © TF1

Alors que la suite de cette saga monumentale sort en salle, le premier épisode, diffusé dimanche à 21h10 sur TF1, montre à quel point elle a surmonté de nombreux obstacles. Dont celui d’attirer le public.

Inspiré du roman de science-fiction de Frank Herbert, publié en 1965 sur 600 pages, «Dune» brasse une multitude de sujets captivants : prophétie, mysticisme, revanche, écologie et métaphores sur la dépendance de la civilisation au pétrole. «Le livre parle de prescience», confie le réalisateur québécois Denis Villeneuve («Enemy») à Deadline. «Je pense qu’Herbert avait une bonne vision de l’avenir, des gens qui exploitent les ressources avec brutalité et d’autres qui se battent pour la nature. Il voulait que les jeunes découvrent cette histoire et qu’ils tombent amoureux des magnifiques écosystèmes. Il s’agit aussi du destin d’un peuple et de la façon dont les cultures ont dominé les autres. Comment un peuple réagit-il lorsqu’il est exploité et qu’il en a assez ? On voit ça partout en ce moment !»

Convaincant et rassembleur

Porter à l’écran toutes ces thématiques a été un sacré challenge pour le cinéaste, tombé amoureux du roman lors d’une première lecture, à 13 ans. En 1984, à 17 ans, il découvre l’adaptation cinématographique de David Lynch, avec Sting à l’affiche. Le film le déçoit. Les critiques et Lynch lui-même le qualifient de désastre. «Je me suis alors dit qu’un jour, il faudrait tourner une nouvelle version…» Mais Denis Villeneuve doit convaincre les ayants-droits d’Herbert et les producteurs qui, depuis le succès des plateformes de streaming, ne veulent pas de «Dune» sur grand écran. Il lui faut aussi lutter avec sa plume pour écrire une fiction convaincante et claire, et décide de la diviser en deux parties, en prenant le risque de ne jamais voir sortir le second épisode si le premier est un flop ! Être accessible à chaque génération est une autre gageure : «Je voulais me faire plaisir en tant que fan, mais aussi m’assurer que ma mère, qui n’avait pas lu le livre, comprenne l’épopée et ne se sente pas larguée.»

Profonds désirs

Énième défi : rassembler des acteurs «bankables». Oscar Isaac, Javier Bardem, Rebecca Ferguson, Jason Momoa, Charlotte Rampling et surtout Timothée Chalamet lui disent oui. Ce dernier incarne le héros principal, Paul Atréides, jeune homme sérieux et futé dont les parents gouvernent la planète Arrakis, un vaste désert où se trouve un élément très convoité : l’Épice. Celle-ci prolonge la vie, fait entrevoir l’avenir et permet de se déplacer plus vite que la lumière. «Timothée était la seule personne capable de jouer Atréides», souligne le réalisateur. «On voit des acteurs comme lui une fois tous les dix ans ! C’est un penseur profond et j’avais besoin de quelqu’un qui ait cela.» Son talent et celui de ses homologues sont efficaces. Ils secouent le box-office mondial, décrochent un Golden Globe, plusieurs BAFTA et Oscars. Ce qui a fini par garantir le tournage de la suite !

Cet article est paru dans le Télépro du 29/2/2024

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