Du sang neuf à Roland-Garros 2024 ?
Après des années de domination sans partage, le duo Nadal-Djokovic semble marquer le pas. La nouvelle génération parviendra-t-elle à en profiter ou assistera-t-on au réveil de l’un des deux géants ?
Ils sont deux. Deux à avoir remporté les Internationaux de France messieurs depuis 2016 : Rafael Nadal (à cinq reprises) et Novak Djokovic (trois fois). Mieux encore, depuis 2005 et le premier sacre de l’Espagnol (qui en compte 14 au total), en plus de Djoko, seuls les Suisses Roger Federer et Stan Wawrinka ont réussi à s’immiscer dans la short-list des vainqueurs à la Porte d’Auteuil.
L’approche de la quarantaine
Cette année pourtant, tout porte à croire qu’un nouvel homme fort pourrait voir son nom gravé sur la coupe des Mousquetaires. Les deux géants du tennis mondial commencent à prendre de l’âge : Rafa fêtera ses 38 ans début juin, tandis que le Serbe célébrera ses 37 printemps durant la quinzaine. Pour l’Espagnol, c’est sur le plan physique que cela coince : après une année 2023 minée par les blessures, Nadal a encore été contrarié par son corps cette saison, a dû déclarer forfait à plusieurs reprises et peine à retrouver son niveau. Pour ce qui sera certainement son dernier Roland-Garros, il ne part pas favori.
Éliminé à Rome
Djokovic, lui, reste encore pour l’instant accroché à sa place de n°1 mondial, mais depuis 2024, les voyants sont trop souvent au rouge. Contrairement à son habitude, le Serbe n’a pas remporté le moindre tournoi cette année, il s’est séparé de son entraîneur Goran Ivanisevic et sa récente élimination dès le 3e tour au tournoi de Rome, sur terre battue comme à Paris, a de quoi inquiéter.
La relève… blessée
Alors si ce n’est eux, qui est en mesure d’être sacré sur l’ocre parisien ? Vainqueur de l’Australian Open, mais aussi des tournois de Rotterdam et Miami, Jannik Sinner fait logiquement partie des candidats au titre. Mais l’Italien souffre de la hanche, a été contraint au forfait à Rome et, à l’heure d’écrire ces lignes, sa présence en France reste incertaine.
Numéro trois mondial et déjà vainqueur de deux Grands Chelems, Carlos Alcaraz figure aussi au rang des prétendants. Mais l’Espagnol connaît également des soucis physiques : des problèmes à l’avant-bras droit l’ont contraint à renoncer récemment à l’épreuve romaine. Sera-t-il en mesure de défendre crânement sa chance ?
D’autres prétendants
Des circonstances qui pourraient jouer en faveur de Casper Ruud. Finaliste des deux dernières éditions, le Norvégien reste une valeur sûre sur terre battue, même si ses dernières performances n’ont pas été éblouissantes. Le Grec Stefanos Tsitsipas, lauréat du tournoi de Monte-Carlo et finaliste à Barcelone, devrait aussi jouer les premiers rôles, tout comme Andrey Rublev. Vainqueur du Masters 1000 de Madrid début mai, le Russe n’a toutefois jamais dépassé les quarts de finale d’un Grand Chelem. On peut encore citer l’Allemand Alexander Zverev, qui reste sur trois demi-finales consécutives à Roland-Garros, voire le Danois Holger Rune ou le Russe Daniil Medvedev, toujours redoutables.
Tableau féminin
Chez les dames, la situation est tout autre : lauréate de trois des quatre dernières éditions, Iga Swiatek fait figure d’ultra favorite à sa propre succession. Si elle a été sortie dès le 3e tour à l’Australian Open, la Polonaise a réalisé une belle moisson cette année en s’offrant les tournois de Doha, Madrid et l’Indian Wells. Face à elle, on retrouvera les deux autres membres du Big Three : la Bélarusse Aryna Sabalenka et la Kazakhe Elena Rybakina, sans oublier la jeune Américaine Coco Gauff. À moins qu’une joueuse inattendue vienne jouer les trouble fêtes ?
Cet article est paru dans le Télépro du 23/5/2024
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