DPG Media veut racheter RTL Nederland pour 1,1 milliard d’euros
Déjà copropriétaire de RTL Belgium, le groupe belge DPG Media a conclu un accord pour le rachat de RTL Nederland à RTL Group pour un montant de 1,1 milliard d’euros.
Le groupe belge DPG Media a conclu un accord pour le rachat de RTL Nederland au groupe luxembourgeois RTL pour un montant de 1,1 milliard d’euros, a-t-il annoncé vendredi. Si l’opération est approuvée, DPG augmentera son chiffre d’affaires d’un tiers.
« Nous croyons fermement en l’avenir de la télévision et du streaming, où la force des bons programmes et des séries locales est cruciale », explique Erik Roddenhof, CEO de DPG Media, dans un communiqué de presse.
« RTL Nederland s’accorde donc très bien avec DPG Media. » « Nous pouvons nous renforcer mutuellement grâce à nos connaissances, nos compétences et nos investissements. Cela représente beaucoup d’argent, mais chaque euro en vaut la peine », ajoute-t-il. L’acquisition doit encore recevoir le feu vert du régulateur néerlandais, l’Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (ACM, Autoriteit Consument en Markt), et n’entrainera pas de bouleversement immédiat.
Les marques RTL et Videoland de RTL Nederland seront conservées et aucun emploi ne sera supprimé, indique le groupe. Sven Sauvé, CEO de RTL Nederland, se dit également enthousiaste avec cette annonce de reprise. « Nous avons toujours dit qu’une consolidation était nécessaire dans le secteur des médias néerlandais. En unissant nos forces, nous créons un groupe média plus complet qui continue d’investir pleinement dans des contenus locaux, innovants, percutants et dans un journalisme indépendant. » Il est également satisfait que le nom RTL soit conservé. Christian Van Thillo, président exécutif de DPG Media, ajoute croire en l’avenir de la télévision et de la vidéo.
« En Belgique avec vtm, notre entreprise produit de la télévision avec succès depuis 35 ans. Je suis convaincu que les consommateurs continueront à regarder des programmes de qualité. » RTL Nederland s’inscrit parfaitement dans cette vision, considère-t-il. Le groupe DPG Media est actif en Belgique avec notamment vtm, Het Laatste Nieuws, De Morgen et Dag Allemaal.
En 2022, il est aussi devenu actionnaire à 50% de RTL Belgium, tandis que le groupe Rossel en détient l’autre moitié. L’année dernière, DPG Media a réalisé un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros, contre 636 millions d’euros pour RTL Nederland. DPG Media emploie 6.000 personnes et RTL Nederland compte 800 travailleurs.
Crainte pour la pluralité
Le projet du groupe belge DPG Media de racheter RTL Nederland a été accueilli vendredi aux Pays-Bas par des critiques et y suscite la crainte d’une trop forte concentration médiatique.
L’association des journalistes des Pays-Bas (NVJ) s’est notamment dite « très désagréablement surprise » par cette annonce, s’inquiétant de la concentration médiatique accrue que ce rachat entraînera. DPG Media a conclu un accord pour le rachat de RTL Nederland au groupe luxembourgeois RTL pour un montant de 1,1 milliard d’euros.
L’opération doit encore recevoir le feu vert du régulateur néerlandais, l’Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (ACM, Autoriteit Consument en Markt). « Nous exprimons depuis des années notre inquiétude quant à un paysage médiatique trop concentré et ce rachat va encore l’aggraver », a ainsi déclaré le secrétaire général de la NVJ, Thoms Bruning.
« Cela aura inévitablement un impact important au niveau journalistique car les titres de RTL et DPG touchent déjà une grande partie du public néerlandais. Cela accroit la position de pouvoir d’un acteur déjà dominant dans le paysage médiatique néerlandais et aura tant sur le plan rédactionnel, pour nos membres, que pour le public, de grandes conséquences », s’est-il alarmé. L’association professionnelle s’inquiète aussi « de la position de négociations des freelances et des fournisseurs des médias ».
La NVJ discutera avec les journalistes concernés mais contactera également RTL et DPG pour aborder les « conditions et garanties ». Elle consultera enfin l’ACM. Mark Boukes, maître de conférences en sciences de la communication à l’Université d’Amsterdam, qualifie également ce projet de « développement inquiétant ». Il craint que « cela ne compromette la diversité de l’offre d’informations » alors que les journaux et les chaînes de télévision tomberont dans un groupe de plus en plus restreint d’éditeurs.
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