Dossier : tout ce qu’il faut savoir pour savourer pleinement l’Euro 2020

Cette fois, la dream team de la Coupe du Monde 2018 vise le trophée © Isopix

Reporté d’un an suite à la crise sanitaire, l’Euro 2020 débute enfin ce vendredi 11 juin. L’une des dernières occasions pour la génération dorée des Diables Rouges d’enfin décrocher un trophée majeur.

Pour la première fois, un Championnat d’Europe des Nations de football se disputera une année impaire. Initialement prévu du 12 juin au 12 juillet 2020 dans douze villes différentes, l’Euro se tiendra finalement du 11 juin au 11 juillet 2021 dans onze stades différents.

Un bouleversement causé par la pandémie qui n’entraîne toutefois pas de changement de nom : l’UEFA, qui organise l’événement, a décidé de continuer à utiliser l’appellation Euro 2020 !

Onze villes

Traditionnellement organisé dans un seul pays (voire deux lors de certaines éditions), la principale innovation de cet Euro réside donc dans la localisation des rencontres. La Belgique et Bruxelles, capitale de l’Europe, ont d’ailleurs longtemps envisagé d’être candidates, mais faute d’accord politique pour la construction d’un nouveau stade, le projet est finalement tombé à l’eau.

Les douze villes initialement retenues par l’UEFA étaient donc Amsterdam, Dublin, Bilbao, Budapest, Glasgow, Copenhague, Bucarest, Munich, Bakou, Rome, Saint-Pétersbourg et Londres. Cette dernière accueillera, notamment, les demi-finales et la finale. Mais le coronavirus est une nouvelle fois passé par là : fin avril, on apprenait ainsi que Bilbao et Dublin jetaient l’éponge, faute de pouvoir garantir un accueil du public.

C’est donc Séville qui a récupéré les quatre matches prévus à Bilbao, tandis que Saint-Pétersbourg et Londres serviront d’hôtes à ceux prévus à Dublin. L’UEFA s’est en effet montrée claire dans sa volonté d’éviter à tout prix les rencontres à huis clos comme on les connaît chez nous depuis maintenant un an.

Les onze villes hôtes se sont donc engagées à remplir leurs stades à 25 % minimum. Certaines vont même beaucoup plus loin puisque Budapest vise une occupation de 100 %, tandis Moscou et Bakou ont confirmé des capacités de 50 %. Une accessibilité aux stades qui se fera bien entendu avec des conditions d’entrée strictes, mais variables en fonction des villes, pour les spectateurs.

Autre changement causé par le covid-19, sur le plan sportif cette-fois, les sélectionneurs seront autorisés à effectuer cinq changements par rencontre au lieu des trois habituels. Pour atténuer la pénurie éventuelle de joueurs suite à des tests positifs, l’UEFA a décidé de rallonger la liste des joueurs sélectionnés pour chaque nation. Les 24 sélectionneurs ont ainsi pu dévoiler une liste de 26 éléments, soit trois de plus que lors des précédents tournois.

La chance des Diables ?

Avec dix victoires en dix matches lors de la phase qualifications, la meilleure attaque (40 buts marqués) et la meilleure défense (3 buts concédés) de ces éliminatoires, la Belgique, du haut de son statut de numéro un mondial au classement de la FIFA, fait logiquement partie des favoris. Arrivée à maturité, la génération dorée des Eden Hazard, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku, Thibaut Courtois, Axel Witsel & co tient peut-être là sa meilleure chance d’enfin s’adjuger un trophée.

La fabuleuse épopée russe lors de la Coupe du Monde 2018 a confirmé que les Diables figuraient parmi les meilleures équipes de la planète foot et a renforcé la faim de victoires de la sélection. Finaliste en 1980, défaite 1-2 face à l’Allemagne de l’Ouest, et troisième en 1972, la Belgique vise cette fois sans détour la première marche du podium. Un objectif clair confirmé par les déclarations de différents internationaux belges en préambule du tournoi : «Cette année, on veut aller au bout !»

Les pépins

Le tableau n’est toutefois pas idyllique pour Roberto Martínez, le sélectionneur espagnol de l’équipe belge. La saison écoulée, qui a débuté plus tard qu’à l’habitude, a été particulièrement éprouvante. Et le réservoir de joueurs belges n’est pas sans fin.

Les points d’interrogations ne manquent pas puisque plusieurs cadres de la sélection ont vécu une saison difficile. Ainsi, Axel Witsel, habitué des Diables depuis 2008, s’est sérieusement blessé début janvier. Victime d’une rupture du tendon d’Achille, on a d’abord cru que le Liégeois de 32 ans devrait faire une croix sur l’Euro. Finalement repris dans la liste des 26, il poursuit toujours sa revalidation, un véritable contre-la-montre, et chacun espère qu’il sera apte à prendre place sur le terrain lorsque les choses sérieuses débuteront.

Autre gros point noir côté belge : la forme d’Eden Hazard. Depuis son transfert au Real Madrid à l’été 2019, le capitaine des Diables enchaîne les pépins physiques. À nouveau longtemps sur la touche cette saison, le Brainois n’a plus pu montrer l’étendue de son talent qui lui avait permis de se révéler comme l’un des meilleurs joueurs du Mondial russe.

Heureusement, les motifs de satisfaction sont aussi légion. Dans les cages, Thibaut Courtois sort d’une excellente campagne avec le Real Madrid et figure toujours parmi les meilleurs gardiens du monde. Kevin De Bruyne, champion avec Manchester City, sort d’une saison XXL tandis qu’en attaque, Romelu Lukaku vient d’achever le meilleur exercice de sa carrière. Sacré champion d’Italie avec l’Inter Milan, Big Rom a inscrit 24 buts en Championnat et s’est érigé en véritable leader du club lombard.

Les favoris

Versée dans le groupe B en compagnie du Danemark, de la Russie et de la Finlande, la Belgique ne devrait pas trembler pour atteindre les huitièmes de finale. Les deux premiers de chaque groupe sont qualifiés, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes.

Les Diables entament la compétition le 12 juin face à la Russie. Un adversaire bien connu puisque les hommes de Martínez l’ont affronté à deux reprises lors des qualifications pour l’Euro, avec deux victoires à la clé (3-1 et 1-4). Il en va de même pour le Danemark auquel la Belgique a été opposée en Ligue des Nations, avec une nouvelle fois deux succès enregistrés (0-2 et 4-2). Quant au troisième adversaire, la Finlande, elle fait figure de petit poucet de ce groupe, puisqu’il s’agit, tout comme pour la Macédoine du Nord, de sa première participation à un grand tournoi international.

Les Belges doivent toutefois faire face à un désavantage notable, contrairement à d’autres grandes nations : ils n’évolueront jamais à domicile. Un détail qui peut avoir de l’importance comme le soulignait Roberto Martínez qui désignait l’Angleterre, qui pourrait jouer presque tous ses matches à Londres, comme principal favori. Emmenés par leur buteur Harry Kane et une jeune génération hyper talentueuse, les Anglais rêvent de décrocher le trophée à domicile, comme ils l’avaient fait lors de la Coupe du Monde 1966.

Pour cela, il faudra se montrer meilleurs que la France, championne du Monde en titre et finaliste de l’Euro 2016. Une équipe renforcée par le retour de Karim Benzema, convoqué par Didier Deschamps après une absence de six ans chez les Bleus. Versée dans le «groupe de la mort», la France affrontera l’Allemagne, toujours à ranger parmi les prétendants au titre, même si ses derniers résultats sont moins impressionnants, et le vainqueur sortant, le Portugal.

Cristiano Ronaldo (36 ans) est toujours aussi affûté et la jeune garde lusitanienne est plus que prometteuse. Parmi les candidats au sacre final, citons encore les Pays-Bas, l’Espagne et son équipe renouvelée ou encore l’Italie, dont il convient toujours de se méfier.

Cet article est paru dans le Télépro du 3/6/2021

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