«Disclosure» (Netflix) : come-back sur les représentations trans au cinéma et à la télé

Laverne Cox : «Les temps changent, les mentalités évoluent ainsi que les consciences mais il y a encore du boulot.» © Capture écran Netflix Belgique
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Depuis les premières images animées jusqu’aux productions Netflix, la transidentité a toujours fait l’objet de tabous et de clichés. Dans «Disclosure» (en français «Identités trans : au-delà de l’image»), les stars Laverne Cox, Candis Cayne, Alexandra Billings, et bien d’autres, témoignent de leurs parcours et apportent un regard critique sur l’histoire de la représentation des trans sur les écrans. Une découverte immanquable sur Netflix !

Grâce à ses images et propos documentés, ses témoignages de la communauté LGBT et son regard critique sur la société, «Disclosure» est le premier documentaire à retracer avec exactitude et poigne l’histoire des représentations trans au cinéma et à la télévision. Du film muet en noir et blanc «The Old Maid Having Her Picture Taken» (1901) à la série Netflix «Pose» (2018), il y a eu du chemin. Faisons le point… 

Aux prémisses 

«Nous sommes là depuis les débuts !», déclare fièrement l’actrice Alexandra Billings. En effet, les premières images animées étaient du travestissement. 

Mais si c’était pour le cinéma, aucun problème, n’est-ce pas ? Dans les rues, c’était autre chose… «Ceux qui le faisaient étaient harcelés ou arrêtés», affirme l’actrice Laverne Cox. Une dure réalité retranscrite par ailleurs dans le documentaire «A Secret love» de Ryan Murphy.

Étiqueté 

«Pendant des années, Hollywood a montré au public comment réagir à la transidentité. Et parfois, on leur montre que la bonne réaction est la peur. Nous sommes des tueurs, des psychopathes, des déviants, des pervers. Pourquoi un homme porterait une robe sinon ?», explique Nick Adams, directeur de l’association américaine GLAAD, qui assure une veille médiatique œuvrant à dénoncer les discriminations et les attaques à l’encontre des personnes LGBT dans les médias.

L’homme n’a pas tort… Il suffit de prendre l’exemple de Buffalo Bill dans «Le Silence des agneaux», ou d’observer l’obsession d’Alfred Hitchcock à cataloguer ses meurtriers, notamment dans «Psychose» avec Norman Bates et sa série télévisée «The Alfred Hitchcock Hour».  

Si les personnages transgenres sont souvent considérés comme des «dérangés», les productions audiovisuelles leur collent aussi des étiquettes de prostitués et de victimes (viol ou assassinat). Pourquoi ? Parce que cela reflète la réalité…  

Nick Adams révèle que «le taux de chômage des trans est de trois fois la moyenne nationale et de quatre fois pour les personnes trans de couleur» avant d’ajouter qu’il y a des raisons sociales qui ne sont pas abordées à la télévision. L’actrice Alexandra Billings confirme ces propos et surenchérit en déclarant qu’elle a fait une quantité de séries hospitalières («Urgences», «Grey’s Anatomy») et que ses personnages mouraient à chaque fois !

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Une évolution remarquable 

Comme l’affirme Laverne Cox («Orange is the New Black»), «les temps changent, les mentalités évoluent ainsi que les consciences, mais il y a encore du boulot.»

De plus en plus de personnages LGBT surgissent sur nos écrans, et ce, sans clichés, sans extravagances et avec humanité. De Max («The L Word», 2004), en passant par Carmelita de «Dirty Sexy Money» (2007) et Sophia de «Orange is the New Black» (2013), les trans sont représentés avec plus de réalisme. Les caractères sont développés ainsi que leurs relations et intrigues. Les trans sont désormais des personnages principaux, et non pas cachés comme figurants ou seconds rôles.

Une évolution notamment dans les choix de castings. Si la série «Transparent» d’Amazon Prime marque une évolution majeure dans la représentation des trans sur les écrans, elle ne montre pas un personnage trans joué par un(e) acteur(e) trans. Contrairement à Candice Cayne et Laverne Cox. À partir de là, de nouveaux visages sont apparus. Que ce soit dans les distributions mais aussi derrière la caméra, comme dans «Pose» qui explore les années 80 de New York par le biais de regards queers. 

Pour en découvrir davantage sur l’histoire des représentations LGBT au cinéma et à la télévision et leurs enjeux, rendez-vous sur Netflix.

La bande-annonce de «Disclosure» : 

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