«Detroit» : au cœur des États-Unis racistes
En ce moment, Arte consacre un cycle à Kathryn Bigelow, l’une des rares cinéastes de films d’action à Hollywood. Elle est la première et seule femme à avoir reçu l’Oscar de la Meilleure réalisation pour «Démineurs» en 2010.
Diffusé ce dimanche à 20h55, «Detroit» a divisé aux États-Unis lors de sa sortie en 2017. Parce qu’elle est blanche, plusieurs éditorialistes ont accusé Kathryn Bigelow d’être illégitime pour s’emparer d’un tel sujet. «Au nom de quelle étrange disposition de mon cerveau liée à ma couleur de peau serais-je incapable de comprendre que le racisme aux États-Unis reste ininterrompu ?», a-t-elle répondu au quotidien Le Monde.
Le film retrace l’une des opérations policières les plus sinistres et les plus implacables de l’histoire américaine, qui s’est soldée par 43 morts dont 33 Afro-Américains, des milliers de blessés et un procès controversé. Du 23 au 27 juillet 1967, des émeutes raciales ont enflammé Detroit après une descente de police dans un bar clandestin d’un quartier noir de la ville.
Pour le long métrage, six enquêteurs à temps plein, encadrés par le prix Pulitzer David Zeman, ont mené de véritables recherches historiques, amassant archives judiciaires, procès-verbaux du FBI, témoignages de manifestants… Grâce à une mise en images percutante et une direction d’acteurs impeccable, «Detroit» est un film coup de poing maîtrisé.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 24/9/2020
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