Désapprouvée par Jacqueline Galant, la capsule de la RTBF «Oui, nous sommes tous racistes» n’enfreint pourtant pas la déontologie journalistique

Jacqueline Galant © BELGA MAG/AFP via Getty Images

Le Conseil de déontologie journalistique (CDJ) a jugé non fondées plusieurs plaintes visant une capsule de « Vews » (RTBF) donnant la parole à l‘autrice d‘un livre sur le racisme systémique et le rôle des personnes blanches dans la lutte antiraciste. Aucun propos de l‘autrice interviewée n‘a été jugé stigmatisant ou incitant à la discrimination, au racisme ou à la xénophobie.

Vews a diffusé en septembre dernier une capsule vidéo et un article donnant la parole à l‘autrice d‘un ouvrage analysant le racisme systémique et expliquant aux personnes blanches comment l’éradiquer.

Ces propos ont suscité une série de plaintes auprès du CDJ et du Conseil supérieur de l‘audiovisuel. Le CSA a sollicité l‘avis du CDJ à ce sujet.

Le Conseil déontologique journalistique a conclu « à la conformité des productions journalistiques en cause aux principes de déontologie », indique-t-il mardi. Pour l‘organe d‘autorégulation journalistique, aborder le sujet du racisme systémique relève de l‘intérêt général, « a fortiori pour un média de service public » tel que la RTBF. Même si « la teneur du sujet » pourrait être perçue comme « susceptible de ‘renforcer la ‘polarisation ou de ‘heurter la ‘population », comme le décriaient les plaignants, les journalistes et médias bénéficient d‘un droit d‘information et d‘une liberté rédactionnelle, souligne le CDJ.

Un autre grief adressé à Vews était une absence de pluralisme. Le Conseil pointe qu‘un équilibre des points de vue ne doit pas nécessairement être établi au sein d‘un même format. « Rien n‘exclut que d‘autres points de vue sur la question puissent être traités par le média en d‘autres temps, en toute pertinence ». En outre, l‘opinion et les concepts exprimés par l‘autrice ont été « mis suffisamment en perspective » et ses propos ne versaient « ni dans la stigmatisation, ni dans l‘incitation à la discrimination, au racisme ou à la xénophobie », relève le Conseil.

Cette séquence de Vews avait été dénoncée par la ministre des Médias Jacqueline Galant sur la plateforme X, qui jugeait qu‘elle manquait de pluralisme. Cette sortie de la ministre avait poussé la Fédération européenne des journalistes (FEJ) à alerter le Conseil de l‘Europe.

Jacqueline Galant avait ensuite réfuté toute volonté d‘interférer dans la ligne éditoriale de la RTBF tandis que la ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles Elisabeth Degryse avait assuré l‘attachement de son gouvernement à la liberté de la presse.

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