Des coulisses «haute couture» !
Le film «Haute couture», dimanche à 21h10 sur France 2, raconte la rencontre de deux femmes que tout oppose, mais que la passion pour l’art de coudre va réunir… et même transformer.
La trame du récit est peu étoffée. Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther (Nathalie Baye) se fait voler son sac dans le métro par Jade (Lyna Khoudri, révélée dans «Papicha» où elle est déjà couturière). À 20 ans, celle-ci est plus à l’aise dans ses baskets de banlieusarde que dans une robe à froufrous. Mais prise de remords, elle décide de restituer son bien. Séduite par l’audace de la jeune fille, Esther lui offre la chance d’intégrer les ateliers Dior. C’est le début d’un conte de fées…
Doigts de fée
Mais l’intérêt du film est ailleurs. Derrière cette histoire cousue de fil blanc se dévoile en réalité une ode au travail. «Haute couture» n’est pas un biopic sur la vie mouvementé d’un créateur, dans la même veine que Coco Chanel, Yves Saint Laurent ou Gucci, mais un «hommage aux couturières» qui s’affairent dans l’ombre des maisons de luxe. La réalisatrice Sylvie Ohayon a ainsi voulu «montrer comment la magie naissait des petites mains», celles qu’elle appelle aussi «les doigts de fée». Pour coller à la réalité, elle a choisi de planter son décor dans un ministère désaffecté afin de recréer un «atelier à l’ancienne». «Je souhaitais y injecter plus de poésie, de la dorure, des moulures, un côté Versailles.» À l’instar de l’«esprit Dior».
Maison Dior
Avant le tournage, les comédiennes ont pu visiter les ateliers du grand créateur. Elles ont d’ailleurs été coachées par la costumière et couturière chez Dior Justine Vivien – qui a notamment collaboré pour «Un long dimanche de fiançailles» et «Yves Saint Laurent». Une chance pour Nathalie Baye qui avoue être «nulle en couture». Le rôle d’Esther lui a donné du fil à retordre ! Pour l’anecdote, ce sont les mains de Justine qui apparaissent sur les gros plans «lorsque le tour de main se devait d’être plus précis». Parmi les figurantes, on retrouve les propres salariées de la Maison Dior ! On peut aussi admirer les robes originales signées par la directrice Maria Grazia Chiuri. En dépit de cette collaboration, le film n’a bénéficié d’aucun soutien financier…
Cendrillon
«Haute couture», c’est en quelque sorte l’histoire d’une Cendrillon des temps modernes. Avec, en toile de fond, des singularités telles que le milieu social, le déterminisme ou l’immigration. Comme Jade, Lyna Khoudri, qui a appris à «broder dans les ateliers Dior», avoue avoir découvert un univers merveilleux : celui de «femmes, issues de milieux simples, qui créent de la beauté pour des gens riches, sans oser imaginer que leurs créations pourraient être pour elles»…
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