Daniela Prepeliuc : «Je suis journaliste, pas Miss Météo» (interview)

Daniela Prepeliuc : «Je suis journaliste, pas Miss Météo» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Après RTL-TVI, TV5MONDE et France Ô, la jolie brune qui fait la pluie et le beau temps, arrive sur i>télé, lundi prochain, pour un remplacement. Une belle ascension pour cette passionnée de météo.

Vous êtes un peu devenue la nouvelle Madame Météo en Belgique…

Je n’aime pas trop ce terme de Miss Météo ! Je suis journaliste de formation, et présenter la météo est un métier à part entière. C’est de la vulgarisation, un peu aussi un rôle d’équilibriste… Il faut donner le plus d’information possible en choisissant les bons termes et ne pas se répéter. J’aime bien informer et susciter l’intérêt. C’est un peu ma plus-value.

Il y avait une passion déjà au départ ?

Oui, les changements climatiques m’intéressent depuis longtemps. C’est pour ça que j’en parle aussi beaucoup dans les bulletins de TV5MONDE. L’année 2015 est importante pour le climat parce qu’il y aura la Conférence Internationale de Paris, et des décisions contraignantes pourraient y être prises… C’est important de sensibiliser le public. Mais ça remonte à mes débuts sur RTL, où j’ai couvert l’information lors d’un hiver assez rude (2012-2013, NDLR), et j’ai été en contact avec les prévisionnistes de l’IRM. Depuis ce moment-là, la météorologie est une vraie passion. Je lis beaucoup de choses sur le sujet pour comprendre les phénomènes et pouvoir les expliquer aux gens. Je ne dis pas que je connais tout… Quand je ne comprends pas une situation, j’appelle les prévisionnistes que ce soit à l’IRM (RTL) ou Météo France (Keywall) pour avoir plus d’infos.

RTL et TV5 sont deux mondes différents. Ce que vous apprenez d’un côté peut servir de l’autre ?

Bien sûr. La neige, la pluie, etc… ça s’applique dans le monde entier. Ce qu’il y a moins sur RTL-TVI, ce sont des phénomènes cycloniques, des typhons ou des ouragans. Mais parfois, je peux intervenir aux infos pour parler de l’état météorologique en Europe. Par exemple, on a subi l’an dernier du froid jusqu’en mai, alors que la chaleur était du côté de l’Europe de l’Est. Chose inhabituelle. J’ai expliqué ce phénomène-là. Les deux fonctions me servent et sont complémentaires.

Vous avez une formation scientifique ?

Non, j’ai juste suivi une formation météo de quelques jours à l’IRM. J’apprends beaucoup aussi par la lecture. Mais j’aimerais reprendre des cours sur le sujet, peut-être en septembre… qui sait !

Vous ambitionnez de travailler à l’IRM ?

Non, mais je souhaiterais avoir un background plus important, pouvoir mieux comprendre encore les changements du climat. Je ne vais pas refaire un master, mais plutôt des petits modules de formation.

Un programme comme «Quel temps !» (RTBF), ce serait le rêve absolu pour vous ?

Je ne vois pas de quoi vous voulez parler…(Rires) À mon niveau, ce que je fais sur TV5 en fin de bulletin, et pouvoir le compléter par des petites capsules explicatives, c’est ce qui me plairait.

Vous travaillez sans prompteur. Comment faites-vous pour ne pas vous emmêler les pinceaux entre chaque chaîne ?

C’est l’apprentissage et de la préparation. Je n’arrive jamais sur antenne sans filet. Il y a beaucoup de travail en amont pour préparer le bulletin météo. Pour France Ô, avec toutes les cartes des DOM-TOM que l’on passe en revue, ça me prend parfois plus d’une heure de préparation. J’écris un texte que je dois étudier pour pouvoir en mettre en forme pendant l’enregistrement du bulletin météo. Et petite difficulté par rapport à RTL, je n’ai pas de télécommande sur TV5MONDE pour changer les cartes, elles sont pré-calibrées par défaut (de 15 secondes pour la carte de l’Europe à 4 secondes pour celle de l’Australie, NDLR).

C’est difficile de jongler d’une chaîne à l’autre, de la Belgique au bout du monde ?

Non, au contraire, c’est même très plaisant. RTL jouit d’une certaine crédibilité et d’une confiance du téléspectateur. En plus, j’aime bien présenter la météo en direct, et après «RTL Info 13 h», c’est toujours un bulletin en direct. Et l’un dans l’autre, ce que j’apprends sur une chaîne peut me servir sur une autre. C’est du win win !

Vous n’avez pas envie de faire autre chose, changer d’air dans les cinq ou six ans ?

J’aime beaucoup ce que je fais en ce moment. Je préfère m’installer dans la longueur. J’espère que c’est bien parti… Faire des capsules d’info sur le climat et l’environnement, c’est ce qui me plairait bien dans un avenir proche. Expliquer aux gens, de façon claire et ludique, l’impact des dérèglements climatiques sur leur vie au quotidien. Parfois, notre boulot est frustrant parce que je n’ai que 20 secondes pour montrer aux téléspectateurs la fonte des glaces, à la fin d’un bulletin sur TV5MONDE alors que c’est une chose complexe et que ça concerne tout le monde. J’aimerais pouvoir aller un peu plus en profondeur dans ce genre de sujet.

RTL n’a pas hésité avant de vous laisser travailler sur d’autres chaÏnes ?

Non, ils me font confiance. TV5MONDE est diffusée ailleurs qu’en Belgique. Alors, oui, je travaille à Keywall, mais je ne peux pas apparaître sur la RTBF, ni les télévisions locales. Au contraire, ils ont trouvé que c’était une bonne opportunité et que je devais foncer. C’était très fair-play de la part de ma direction.

On vous reconnaît déjà un peu partout dans le monde ?

(Rires) Je reviens de vacances à l’île Maurice, et ça va, j’ai pu profiter de moments de détentes incognito… En Belgique, on me reconnaît un peu plus. Parfois quand je fais mes courses, des personnes me demandent quel temps il va faire pour le week-end. D’autres fois, c’est un sourire ou un bonjour cordial. C’est assez amusant, et je réponds volontiers.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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