Cyril Detaeye : «Une fois que je suis à l’antenne, je n’ai pas de limites» (interview)

Cyril Detaeye : «Une fois que je suis à l’antenne, je n’ai pas de limites» (interview)
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Nouvelle voix de VivaCité depuis la rentrée, dans «Le 5 à 7», Cyril Detaeye remplacera Raphaël Scaini dans le cube de «Viva For Life», fin décembre. Télépro a voulu faire un peu plus connaissance…

Les plus jeunes connaissent bien Cyril Detaeye. Avant d’arriver à la RTBF, le Brabançon est passé par les ondes de NRJ et de Fun Radio. À bientôt 30 ans, Cyril voulait changer un peu de ton et de style, sur une radio généraliste.

À peine arrivé sur le service public, l’animateur est mis à contribution pour «Viva For Life». «C’est une confiance que me témoigne la chaîne», explique Cyril. «J’aime bien les challenges, et être enfermé pendant autant de temps, c’en est un gros !»

Vous avez réfléchi avant d’accepter ?

J’ai dit «oui» tout de suite, dès qu’on me l’a proposé. C’est seulement après que j’ai réfléchi aux contraintes, comme ne pas pouvoir ouvrir les portes et prendre l’air, par exemple. Ne pas manger solide et n’avoir de contacts, pendant 6 jours, qu’avec quelques personnes. Ça m’a trotté dans la tête, mais je n’ai pas eu de regret d’avoir accepté. Je n’ai pas eu une seconde d’hésitation. 

Autant d’enfants dans le besoin, ça vous touche ?

Ça me trouble vraiment de voir les images de ma rencontre avec une famille pour le spot promo. J’ai une petite fille de 3 ans, et j’imagine bien ce que ça peut donner. J’ai moi-même eu des moments qui n’étaient pas faciles. La cause me parle vraiment. Il y a aussi le côté génial de vivre cette expérience-là.

Vous allez animer 8 heures par jour…

C’est beaucoup, et je reconnais n’avoir jamais fait autant avant. Mon record, c’était 6 heures non-stop, en 2009, lors du «6/9 in the sky» de NRJ. Là, ce sera faisable, mais sur 6 jours, on en reparle à la sortie ! Les anciens m’ont dit que c’était quand même épuisant. Il y a notre nounou qui sera là et à qui on pourra parler aussi pour décompresser.

Vous vous préparez physiquement ?

Je vais peut-être m’habituer à manger des choses un peu plus liquides, les jours précédents, histoire de ne pas avoir un «choc» du jour au lendemain. 

Et dormir plus avant ?

Je crois que je n’y arriverai pas. Il va y avoir une certaine excitation pour le défi. Le sommeil sera difficile à gérer. Par exemple, le premier jour, on entre à 18 heures et je prends le micro à 2 heures du matin. Sébastien m’a dit qu’idéalement, je dois aller dormir tout de suite, mais je sais que ça ne marchera pas ! 

Vous êtes prêt à relever n’importe quel défi sur antenne ?

Une fois que je suis à l’antenne, je n’ai pas de limites. Tant que c’est légal, je le fais… (Rires) En plus, je suis très blagues «pourries» qui ne font rire que moi. Et la fatigue aidant, on va vivre des grands moments de solitude… Mais j’espère aussi beaucoup m’amuser, d’autant que j’ai la tranche de la nuit.

Vous aurez le rôle de l’amuseur du trio ?

Sincèrement, je ne crois pas qu’on a été choisi sur ce genre de critères. Sara de Paduwa, Sébastien Nollevaux et moi, nous nous entendons super bien, au départ. Les choses vont se faire toutes seules. Il n’y a pas de calcul, et je pense que si on nous donnait des rôles, la sauce ne prendrait pas et ce serait difficile à tenir pendant 144 heures. Il n’y a pas de storyboard.

Et les caméras ?

Je n’ai pas trop l’habitude. J’ai justement choisi de faire de la radio pour pouvoir rester dans mon coin. Quand j’ai commencé, un auditeur qui venait dans le studio, ça me bloquait ! Je ne pouvais plus faire mon émission. Quand les caméras ont débarqué dans les studios de radio, rien que de me dire que des gens qui me connaissent me regardent, ça me stressait. Là, ça va faire beaucoup de changement puisque qu’on passera à la télé, en même temps. Je commence à m’habituer, mais ça me fait un peu peur… D’un autre côté, on ne nous demande pas de faire de la télé, on reste dans notre sphère radio.

Comme Raphaël Scaini les années précédentes, vous serez loin de votre fille pendant 6 jours…

Elle va avoir 3 ans, en décembre. Elle me reconnaît quand je passe à la radio, mais j’ai l’impression qu’elle est encore trop petite pour prendre conscience de ce qui va se passer. Je ne sais pas comment elle va vivre le fait de me voir sur des affiches, dans des spots télé…

À quelques jours de l’entrée dans le cube, le stress monte ?

Du stress, non. Par contre, j’ai hâte d’y être. Ce qui va être horrible, c’est de ne pas être mis au courant du montant que l’on récolte. C’est le genre de truc que j’aime bien suivre en général quand je l’implique dans un projet. Tout savoir du début jusqu’à la fin.

Vous visez les 3 millions d’euros ?

Sincèrement, je ne sais pas. J’espère juste que l’opération marche et que les gens jouent le jeu. Je ne me fixe pas d’objectif. J’espère que ce ne sera pas moins qu’en 2014. Je serais déçu car j’aurais l’impression que l’opération aura perdu au change et que le public se sera dit que ce n’est plus la même chose qu’avec le trio précédent. C’est une grosse inquiétude…

Après trois mois sur VivaCité, comment vous y sentez-vous ?

Au niveau du ton, c’est assez proche de chez Fun. Je parle de la même façon. (Rires). Je déconne un peu moins, mais ce sont les mêmes mots et je dis les mêmes choses. On est même plus ouvert que sur Fun Radio, finalement. On a reçu un représentant de Marc Dorcel pour parler de la tendance des films X, chose qu’on n’aurait pas pu faire chez Fun. On nous aurait dit de faire attention pour le CSA. Dans «Le 5 à 7», on peut parler de choses sérieuses tout en s’amusant de tout. 

À 29 ans, vous vous sentiez un peu en dehors de la cible de Fun Radio ?

Je n’étais plus dans le même état d’esprit. C’est une radio jeune où il faut une ambiance d’adolescent à l’antenne. C’est là que je ne m’y retrouvais plus de trop. Ce sont les attentats de Charlie Hebdo qui ont été un déclic pour moi. Ce jour-là, on a fait une émission spéciale où on a traité les choses sérieusement et calmement. J’avais envie de garder ce ton plus sérieux tout en s’amusant. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui sur VivaCité. Ça me ressemble plus.

Vous avez découvert une nouvelle animatrice, Julie Compagnon…

Le duo passe très bien à l’antenne. On se marre tout le temps. Parfois trop…

Entretien : Pierre Bertinchamps

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