Coronavirus : les télés locales trinquent aussi
Les recettes propres des télévisions locales auront chuté d’environ 30% entre mi-mars et la fin du mois de mai, estime Fabien Bourgies, président de la Fédération des télé locales en Wallonie et à Bruxelles. Il s’agit de revenus privés, hors subsides, issus de la publicité et de la production audiovisuelle. La situation des radios privées provinciales est elle aussi compliquée.
De nombreux annonceurs ont annulé leurs campagnes parce que leur produit a lui-même été supprimé, dans le cas d’un événement ou d’une pièce de théâtre par exemple. Certains commerces ou points de vente locaux ont fermé et n’ont pas de raison de faire de la publicité pour l’instant.
Mais certains estiment aussi que ce n’est pas le moment de faire de la publicité vu le contexte, explique la fédération. « Même si le confinement se termine rapidement, nos clients ne vont pas redémarrer leurs campagnes publicitaires du jour au lendemain et il y aura un effet retard », détaille Fabien Bourgies. D’où son estimation jusque fin mai.
« Cela pourrait empirer si les festivals de l’été sont annulés. Ce sont des événements locaux qui font des annonces sur nos antennes », ajoute-t-il. « Les pharmacies ou la grande distribution continuent d’investir à un niveau national. Mais en local, c’est une catastrophe », indique Fabien Bourgies.
Les radios provinciales sont confrontées au même problème. « Au niveau local, nous avons perdu 90% de notre chiffre d’affaires sur les 15 derniers jours. Sur le même temps en national, la majorité des revenus ont eux aussi diminué », témoigne Natacha Delvallée, administratrice déléguée de Sud Radio, dans le Hainaut. Les radios régionales privées ne perçoivent cependant pas de subsides, contrairement aux télévisions locales. La publicité représente leur seule source de revenu.
« Il faudrait peut-être un mouvement de solidarité de la part d’annonceurs régionaux qui vendent en ligne. Au lieu de faire leur publicité sur Facebook ou sur Google, ils pourraient venir sur nos antennes », suggère Natacha Delvallée.
La crise est aussi une opportunité pour Maria Eva Jauregui, administratrice du réseau Antipode en Brabant wallon. « Nous pourrons travailler à accélérer la mise en place d’un nouveau modèle économique. Nous devons trouver d’autres sources de revenus que la publicité, plus difficile à obtenir à l’heure d’Internet. Cela pourrait passer par de la production de contenus pour des entreprises, des PME, centres de recherches ou start-ups, par exemple », développe-t-elle.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici