«Condor», entre vérité et apparences
Ce mercredi à 21h, La Trois met les neurones et les nerfs des spectateurs à rude épreuve, avec une série inspirée d’un thriller classique américain.
En 1975, Sydney Pollack, cinéaste oscarisé, signait un excellent suspense avec Robert Redford en vedette, «Les Trois jours du condor», basé sur le roman de James Grady, «Les Six jours du condor». Près de quarante ans plus tard, le petit écran reprend ce scénario ingénieux et haletant avec la série «Condor», nom de code du héros.
En pleine paranoïa
C’est Max Irons («The Riot Club») qui reprend le rôle de Redford, le glamour en moins. Mais la modernité des moyens en plus. Car son personnage, Joe Turner, est un homme seul, poursuivi par une horde de mystérieux ennemis qui le surveillent sans cesse avec des techniques dernier cri.
Le héros, modeste agent et analyste de la CIA, découvre un secret brûlant qui entraîne l’assassinat de tous ses collègues. Parti déjeuner au moment de la fusillade, Joe en réchappe. Le voilà donc obligé de se cacher, tout en tentant d’identifier ses ennemis et de faire éclater la vérité, seul moyen de se protéger.
«Cela laisse à Joe un sentiment permanent de paranoïa», explique Max Irons. «Il ne sait plus à qui se fier, c’est là tout le sel du récit ! Les gens qui veulent le tuer sont partout, mais ne portent pas de nom. Joe combat un ennemi qu’il ne voit pas !»
Et sa tâche est bien plus complexe que dans le film des années 1970 : «Il n’est pas seulement poursuivi par des mecs armés et en cagoules. Au XXIe siècle, l’ennemi est dans les airs, dans votre poche, il sait tout sur vous par algorithme et quels sont vos plans avant même que vous ne le mettiez à exécution».
Ultra moderne solitude
La série gagne aussi en intérêt avec cette transparence moderne et la remise en question des autorités qui surveillent un citoyen. «Comme l’œuvre originale, le récit pousse chacun à une saine suspicion à l’égard de certains organismes qui prétendent agir dans notre intérêt !», explique l’acteur.
Et de s’interroger aussi sur l’«ultra moderne solitude» quand on est «pisté» : «Outre son métier qui l’oblige à être discret, Turner doit garder tous ses nouveaux et dangereux secrets pour lui ! Ça lui pèse énormément. Quand vous êtes constamment en conflit moral avec votre travail et votre conscience, ne pas pouvoir le partager avec quelqu’un est extrêmement lourd. Je comprends Joe car je suis comme lui, j’ai des principes et une certaine droiture !»
Le fugitif va finir par trouver une petite amie à qui se confier : Kathy (Katherine Cunningham, qui reprend le rôle de Faye Dunaway). «Cela rend leur relation difficile mais unique, et leur donne un peu d’espoir…» À l’issue du film éponyme, le personnage de Robert Redford comprend que, même redevenu libre de ses mouvements, il ne sera jamais vraiment en sécurité où que ce soit. Qu’en sera-t-il pour le protagoniste de la série ? Suspense !
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 16/4/2020
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