L’annonce des candidats vainqueurs suit tout un protocole, en France. Mode d’emploi.
C’est une vieille coutume : l’annonce des vainqueurs des élections présidentielles françaises n’a pas lieu avant 20 heures pétantes, sur toutes les chaines françaises. Mais attention, même si l’annonce est très codifiée, c’est juste une estimation des instituts de sondages. Voilà pourquoi, il y a parfois quelques pourcentages de différence entre la divulgation d’une chaine à une autre. Mais en général, le résultat est correct.
Ce n’est qu’en soirée que le ministère de l’Intérieur commence à valider les résultats et les publier. Pourquoi ? Parce qu’en France, les citoyens peuvent voter jusqu’à 20h dans les grandes villes. Il est donc (logiquement) interdit de déjà donner des résultats si tout le monde n’a pas voté.
En attendant, quelques données intéressantes sont fournies par les autorités, c’est le taux d’abstention. Le ministère fait un point à 12h et 17h. Les médias français sont autorisés à le communiqué dès 18h. Voilà pourquoi les éditions spéciales ne démarrent pas plus tôt à la télé. Il n’y aurait rien à dire ou à se mettre sous la dent… Ce sont des extrapolations des données du ministère. Les chiffres sont alors pondérés et affinés avec les précédentes élections ainsi que les sondages préélectoraux les plus récents.
A 20h, les médias peuvent donner les premiers résultats. Là aussi, rien d’officiel puisque le dernier bureau de vote vient d’être fermé. «Nous avons un dispositif de sélection d’un échantillonnage de bureaux de votes en France, sélectionnés de manière très rigoureuse. Ils doivent être à tous les endroits du territoire national et représenter toutes les catégories d’électorat», explique Henri Wallard, directeur général délégué d’Ipsos au Parisien. «Au total, ce sont ainsi 500 endroits à travers le pays qui servent à établir une première estimation des résultats. 400 d’entre eux ferment à 19 heures, les 100 autres à 20 heures./» Ipsos qui fournira les résultats à France Télévisions.
En attendant les données officielles, les instituts de sondages permettent aux journalistes de faire leur travail d’analyse. «Nous recueillons les informations au fur et à mesure du dépouillement. À partir de cela, nous les comparons aux votes des élections antérieures et avec des modèles statistiques qui nous permettent de projeter le résultat national. C’est une procédure totalement différente, mais complémentaire, des sondages. Un peu après 19 heures, Ipsos est en mesure de fournir de premières projections. « Mais nous continuons de travailler tout au long de la soirée afin d’être au plus près possible de la réalité, en intégrant progressivement les résultats définitifs», conclut le directeur.
Si un média français ne respecte pas l’embargo et divulgue des résultats avant l’heure prévue, le Code électoral prévoit une amende de 375.000€. Une règle qui ne s’applique qu’aux médias qui émettent en France.
Ce qui explique que depuis 2012, dès la fin de l’après-midi, des résultats circulent sous l’appellation «#RadioLondres». Les sites d’info, les radios et les télévisions belges (et suisses) donnent les résultats qui leur parviennent en temps réel. Torpillant légèrement l’élection française puisque la Toile s’en empare, même outre-Quiévrain. Mais heureusement, à cette heure-là, la grande majorité des votants ont déjà fait leur devoir de citoyen.
Télépro.be propose un tour d’horizon du programme télé électoral de ce dimanche soir.
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