Christophe Dechavanne : « Les chiens ne sont pas des jouets »
Avec «Animal Academy», il ambitionne d’aider les maîtres à éduquer leur animal de compagnie. À l’occasion de la diffusion du programme sur AB3, le dimanche soir à 19h35, Télépro a rencontré Christophe Dechavanne.
À 62 ans, et 37 ans de télé, Christophe Dechavanne devient coach pour les maîtres n’arrivant plus à faire de leur animal le meilleur ami. «J’ai constitué une équipe de spécialistes très doués : comportementalistes, vétérinaires, éducateurs, toiletteurs ou psychologues», explique l’animateur.
Une vraie académie pluridisciplinaire pour suivre l’évolution d’un animal et apprendre à l’apprivoiser. «C’est une émission bienveillante où on rend service, vous connaissez mon amour pour les animaux.»
Est-ce le maître ou l’animal qu’il faut éduquer ?
C’est rare de trouver un animal à problèmes sans que le maître en ait un peu. Dans mon cas, il n’est pas impossible que l’hyperactivité de mon chien soit due à la mienne. Ici, ce n’est pas grave, mais quand vous êtes face à un chien jaloux, qui n’accepte pas qu’on approche son maître, on remarque qu’il y a eu des maladresses du propriétaire.
Les gens veulent des animaux faciles à vivre comme à la télé ?
Je le dis et le redis : «Les chiens ne sont pas des jouets !». En offrir un à un gamin pour Noël, c’est la bêtise à ne pas faire. J’ai eu un regret quand j’avais Adeck (ndlr : ce chien qui l’accompagnait sur les plateaux a disparu en juin dernier), il a donné envie à des milliers de gens d’avoir des Jack Russel. En France, les ventes ont grimpé en flèche. Ce n’était pas mon but et à aucun moment je n’y avais pensé. Il y a eu des abandons… C’est terrible ! Un chien, c’est un engagement à vie. On ne peut pas divorcer.
Les émissions animalières sont-elles une mode en 2020 ?
Non, il y a toujours eu une attirance du public pour ces programmes. Souvenez-vous de «30 millions d’amis», resté trente ans à la télé. Nous vivons dans une société où les nouvelles ne sont pas bonnes. La bienveillance entre humains et animaux, le besoin de donner de l’amour à son animal, c’est «feel good» et ça réconforte…
Votre chien a disparu récemment, vous en avez repris un ?
J’avais trois chiens en fait. J’ai longtemps réfléchi, et après une longue discussion avec les deux autres, on s’est dit qu’on allait rester comme ça. (rires)
On évoque la perte d’un animal dans le programme ?
Non, l’aide que l’on apporte ne se fait que sur un animal présent. Mais, c’est vrai que c’est difficile à vivre. Pour moi, Adeck, c’était 15 ans de compagnonnage. C’était presque mon frangin. On a fait de l’hélico ensemble. En Belgique, il me suivait dans les courses automobiles… J’aime les animaux, et ici, à la campagne, il y en a partout autour de moi.
Vous avez toujours eu des chiens ?
Il y a toujours eu un animal à la maison. Ma mère avait des chiens, et moi j’avais une chatte qui a dormi avec moi jusqu’à mes 18 ans. Si je partais en colonie de vacances, elle dormait dans mon lit en attendant que je rentre. Je dois préciser que les chiens de ma maman étaient moins bien élevés que les miens. (rires)
Vous vous faites plus rare à la télé…
J’ai sans arrêt des projets, mais c’est très compliqué pour moi. Et ce n’est pas un choix de ma part de ne pas faire de télé. Ce n’est pas faute de rencontrer, de proposer, de parler et de réfléchir… J’ai aussi un travail de producteur à côté qui me prend pas mal de temps (Coyote produit aussi «Animaux à adopter» pour C8 et La Une, NDLR). J’espère bientôt pouvoir collaborer avec des plateformes comme Netflix.
Pourriez-vous refaire «Ciel mon mardi» aujourd’hui ?
Plus dans ces conditions. La liberté de l’époque n’existe plus. On ne peut plus parler de quoi que ce soit sans avoir une déferlante sur les réseaux sociaux. Tout est trop tendu en ce moment.
Vous gardez de bons souvenirs de la Belgique quand vous viviez près de Verviers ?
Les Belges sont charmants, bien élevés, gentils, festifs et souriants. Parfois en tant que Français, on pourrait en prendre de la graine ! J’aime bien venir rouler chez vous, d’ailleurs je suis double champion de Belgique de Procar (1996 et 1997). Et j’y ai un très bon pote qui s’appelle Stéphane De Groodt, chez qui je viens parfois passer des vacances en Belgique.
Entretien : Pierre Bertinchamps
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