Chimène Badi : «Si j’ai les poils qui se hérissent, ce sera bon signe» (interview)

À l’heure des castings, notre journaliste a rencontré la nouvelle recrue du jury de «The Voice Belgique 4» (RTBF).

Comme Jenifer sur TF1, Chimène Badi est passée par un télécrochet aussi pour lancer sa carrière. Comment la nouvelle coach de «The Voice Belgique» va-t-elle se comporter ? Télépro a voulu en savoir plus.

Quelle sorte de coach serez-vous ?

Je ne sais pas. Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours été très exigeante envers moi-même. Je vais sans doute l’être aussi avec les candidats, mais pas au point d’être castratrice. Je ne suis pas quelqu’un de méchant, je suis même un peu trop gentille parfois. Je n’ai pas d’idée bien précise de l’équipe de talents que j’attends. Je veux avant tout être surprise !

Comment un talent pourrait vous séduire ?

Déjà, je n’attends pas une voix similaire à la mienne ou un quelque chose de similaire à mon univers. Je fonctionnerai au coup de coeur. Si à un moment donné, j’ai les poils qui se hérissent, ce sera le signe que l’émotion aura pris le dessus. La chose qui sera la plus importante pour moi, sera de permettre à mes talents de partager ce que moi j’ai vécu.

Vous allez être aussi dure que les jurés de «Popstar» ?

Ah non… Quand je vous parlais de «castratrice», je faisais justement allusion à cette époque. On peut dire des choses négatives, mais avec bienveillance et respect. C’est très important pour le talent. Quand vous avez un gamin en face de vous et que vous ne lui mettez pas les formes, c’est dur à entendre. Ça peut le déstabiliser complètement, voire même le détruire. Je ne suis pas d’accord avec ça… Il faut du respect, c’est important.

C’est la raison pour laquelle vous avez refusé «Nouvelle Star», cette saison aussi ?

Tout à fait. Là, on casse, et je déteste ça. J’ai été cassée, et je sais ce que c’est. Il est hors de question que je le fasse vivre à qui que ce soit. Mais je ne serai pas non plus la copine sympa et gentille qui va dire oui à tout. Je suis exigeante dans ce que je fais, et j’aime quand on travaille et qu’on se donne à fond. Quand on aime la musique, j’estime qu’il faut tout donner. Jamais je ne briderai un candidat ou le forcerai à faire ce qu’il n’a pas envie de faire

Votre rôle d’assistante-coach de Florent Pagny sur TF1 vous a donné l’envie de devenir coach aussi ?

J’avais déjà été pressentie pour faire partie des coaches de «The Voice France», mais je n’avais pas été choisie. Le concept me plaisait beaucoup parce que je me suis battue, dans le métier, pour qu’on arrête de juger un physique plutôt qu’une voix. Le fait d’être dos à la scène, et ne pas voir la personne qui chante, c’était pile-poil ce que j’attendais. On ne peut se fier qu’à une voix. Si on aime son métier, «The Voice», c’est la base. On ne peut qu’adhérer.

Quel genre de musique allez-vous privilégier pour vos talents ?

C’est difficile à savoir sans avoir rencontrer les talents. Ce ne sera pas forcément dans mon registre. C’est la voix et la personnalité qui vont me permettre d’imaginer quel titre ira bien à une tessiture. Ce qui est sûr, c’est que je vais aussi respecter leur fibre artistique. Le but n’est pas de les amener à faire des choses qui sont à l’opposé de leur talent, mais plutôt de les pousser un peu pour donner le meilleur d’eux-même, là où ils sont déjà bons.

Un avis sur les autres coaches de «The Voice Belgique» ?

Je connais déjà Stanislas, parce qu’on a travaillé ensemble à deux reprises. C’est quelqu’un de marrant avec de l’autodérision. Jali aussi, je le connais. Nous avons fait la tournée belge des «Restos du coeur». Son titre («Española», NDLR) est passé en France, et j’avais accroché. Un gars très sympa et dynamique. J’ai découvert BJ Scott. Je suis allée voir sur le Net ce qu’elle faisait… Je dois vous dire que je me suis retrouvée face à une personnalité extraordinaire. À la fois atypique et intéressante. C’est une grande artiste avec du vécu et de l’expérience. Agréablement surprise ! On va faire une bonne équipe, je pense… On est très motivés.

Entretien : Pierre Bertinchamps