Charlotte de Turckheim : «On ne peut pas tous être des fils de fer !»

Charlotte de Turckheim fait tourner sa fille, Johanna Piaton (32 ans), aux côtés notamment de Lola Dewaere et Charlotte Gaccio © Getty Images

Neuf ans après le succès de «Mince alors !» (2012), l’actrice et réalisatrice donnait une suite à cette comédie qui affronte la grossophobie avec humour, tendresse. Et acceptation de soi. Ce lundi à 20h30, La Une diffuse «Mince alors 2 !».

«Les kilos en trop, c’est un sujet inépuisable qui me fait rire, m’inspire et m’émeut», déclare franchement Charlotte de Turckheim (68 ans). Car elle connaît bien ce combat contre soi-même. «Je suis la preuve vivante que les régimes ne marchent pas.» Pourtant, l’actrice a été très longtemps mince. On se souvient de ses apparitions dans «Les Babas-cool» (1981) ou «Les Sous-doués en vacances» (1982) où elle affichait une taille de guêpe. «Ça a été comme ça durant la moitié de ma vie. Puis, je me suis retrouvée dans un corps que je n’arrive plus à maîtriser.»

Se reconnaître et se questionner

Elle affronte donc ce constat avec bonhomie et son sens de la répartie. «Avec l’âge, l’arrêt de la clope, le fait de m’installer en Espagne où la nourriture est très riche, j’ai pris 15 à 20 kilos», ajoute la comédienne dans Femme Actuelle. «Quand je suis entrée en ménopause, j’ai beaucoup grossi. Avant, je prenais trois kilos, je me mettais au régime, je les perdais. Ça ne marche plus maintenant. C’est évidemment un problème pour moi.»

Dans le second opus de «Mince alors !», afin de montrer que tout le monde a ses soucis, la cinéaste a créé un duo détonant : Marion (interprétée par Charlotte Gaccio) qui tente de fondre et sa sœur Lio (jouée par sa propre fille, Johanna Piaton de Turckheim), trop maigre, désireuse de se remplumer !

La souffrance d’une mince est aussi importante que celle d’une personne en surpoids», précise-t-elle à CNews. «Ça peut être agaçant, mais c’est réel ! À travers toutes ces silhouettes, parfois dénudées, comme dans la scène de la piscine, et les histoires personnelles des personnages, je voulais que chacun puisse se reconnaître, de près ou de loin, prendre ce qui l’intéresse, et se questionner.»

Positivement rebelle

Le choix de Charlotte Gaccio – la fille de Bruno Gaccio et Michèle Bernier – n’est pas un hasard, l’actrice de 36 ans ayant toujours assumé ses rondeurs. «C’était elle et personne d’autre ! C’est l’une des rares actrices à être jolie, douée en comédie et grosse. Ce qu’elle revendique, en plus ! Elle rayonne. J’adore la façon dont cette jeune femme résiste aux injonctions régulières du métier à vouloir qu’on soit toutes des fils de fer. Elle fait front d’une manière très courageuse et positivement rebelle !»

L’un des objectifs du film, plus profond, est aussi l’acceptation de son corps. «C’est la seule voie, il n’y en a pas d’autres ! L’apparence est aussi et d’abord la confiance en soi. Il est important de montrer qu’une femme ayant des rondeurs ou même de l’embonpoint peut se sentir en harmonie avec son corps. L’essentiel est d’assumer qui on est !» Le meilleur régime de vie, en somme…

Cet article est paru dans le Télépro du 7/12/2023

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