Charlotte de Turckheim : «L’univers du cabaret est sans tabou»

« Mon look est inspiré de celui de l’architecte Andrée Putman », révèle l’actrice (aux côtés d’Axel Lutz et Nicolas Maury) © Jérôme Prébois
Nicole Real Journaliste

Mardi à 20h15, La Une entame une nouvelle série haute en couleur, « Ça, c’est Paris ! ». Elle se déroule au cœur d’un cabaret emblématique sur le point de fermer.

Gaspard (Alex Lutz) a hérité du Tout-Paris, un haut lieu des « folles nuits parisiennes ». Avec sa mère adoptive, Babeth (Charlotte de Turckheim), ils mettent tout en œuvre pour empêcher sa fermeture définitive… Un rôle taillé sur mesure pour la comédienne !

Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre la troupe du Tout-Paris ?

Lorsque Marc Fitoussi (réalisateur et scénariste, ndlr) m’a proposé le rôle de Babeth, j’ai vu que la liberté du personnage lui donnait une incroyable modernité. Pour l’incarner, je trouvais amusant de changer mon apparence physique. Lorsque j’ai rencontré Marc, alors que je n’avais pas encore osé lui exposer cette idée, il m’a spontanément demandé de changer de look. Le plus drôle, c’est que sans nous concerter, nous avions pensé tous les deux à l’architecte Andrée Putman ! Son look, un peu cabaret, avec ses cheveux blancs et son allure stricte, est à la fois rigide et actuel.

Comment définir la relation de Babeth avec son fils ?

J’ai trouvé cette relation magnifique. Cette femme, homosexuelle, a vécu très librement en couple avec Dary, le père de Gaspard. Cet enfant, qui génétiquement n’était pas le sien, l’est devenu par amour. Une belle leçon de tolérance et de partage !

Aimez-vous l’univers du cabaret ?

Il est très différent de celui du café-théâtre ou du théâtre. Mais son état d’esprit très ouvert et complètement libre permet d’accueillir, sans tabou, toutes les nationalités, couleurs de peau, sexualités.

Rêviez-vous d’être, vous-même, meneuse de revue ?

Figurez-vous que, pour les besoins d’une émission de télé, j’ai réellement descendu l’escalier du Paradis Latin, à Paris, avec un boa autour du cou et des plumes dans les fesses ! C’était une expérience rigolote.

Comment s’est déroulée votre collaboration avec Alex Lutz ?

Très bien car je le connais depuis tout gamin. Il était âgé de 23 ans lorsque je l’ai croisé pour la première fois avec Sylvie Joly, qui lui avait demandé de régler la mise en scène de son spectacle. Je figurais parmi la vingtaine de spectateurs de son premier one man show, et ensuite, j’ai toujours suivi sa carrière. Je cultivais donc déjà, de façon sous-jacente, un petit instinct maternel pour lui ! Comme il est sensible, mais aussi très anxieux, j’ai eu le sentiment que ma présence l’a un peu rassuré.

Comment avez-vous vécu votre rencontre avec Monica Bellucci, qui joue son propre rôle ?

Sur le plateau, constater l’impact hallucinant qu’elle provoquait chez les hommes était vraiment fascinant. C’était fabuleux de voir que quoi qu’elle fasse ou quoi qu’elle dise, ils avaient tous l’air émerveillés. Face au pouvoir de séduction de cette femme, au demeurant charmante et adorable, il était impossible de lutter. Nous étions de vulgaires cloportes face à un superbe papillon ! (Rire)

Cet article est paru dans le Télépro du 21/11/2024

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