Charlie Dupont («La Faute à Rousseau») : «Nous avons souvent les mêmes défauts que ceux qui nous agacent chez les autres»
Dans cette nouvelle saison de «La Faute à Rousseau» (dès ce mardi à 21h10 sur France 2), l’acteur belge rempile dans le rôle d’un charmant prof de philo atypique et espiègle.
Quelle est l’originalité de cette saison 2 ?
Elle s’attarde plus longuement sur la relation de Benjamin avec les femmes, avec les filles de sa classe, mais aussi avec sa mère. Son rapport amoureux est tellement désastreux qu’il n’a aucune occasion d’améliorer la situation. D’épisode en épisode, il doit faire face aux problèmes de ses élèves, comme par exemple la question de transidentité, qui sont plus graves que ceux de la saison précédente. Donner la réplique à Andréa Furet, une actrice transgenre, était aussi touchant pour moi que pour Benjamin qui cherche à trouver la meilleure manière de l’aider en laissant, comme disait Nietzsche, chaque personne devenir ce qu’elle est.
Est-il devenu plus mature ?
Benjamin a évolué, mais en pire. Tous ses défauts s’amplifient, ce qui permet d’exploiter plus longuement les failles du personnage, dans l’écriture comme dans ma façon de le jouer. Devenu vraiment prof, il est persuadé que la situation ne peut qu’empirer. Il prend aussi conscience qu’il est sincèrement amoureux de Stéphanie (Samira Lachhab), la prof d’anglais.
Vos élèves sont-ils très différents cette année ?
Oui, dans la mesure où c’est une classe plus féminine, à laquelle les filles, comme dans la vraie vie et de façon subtile, apporte une couleur plus douce. Il émane de ces élèves une certaine fragilité qui oblige Benjamin à redoubler d’attention.
Quels sont les défauts qui vous agacent chez Benjamin ?
C’est drôle parce que, souvent, on a les mêmes défauts que ceux qui nous agacent chez les autres. Par exemple, je sais que je possède ceux qui m’énervent chez mes enfants. Benjamin est capable d’être critique de manière lucide sur les autres et en même temps, il est totalement aveugle sur ses propres travers. Émotionnellement, il est loin d’avoir trouvé le bon équilibre et ce problème me touche autant qu’il m’énerve.
Avez-vous eu des difficultés à mémoriser vos dialogues, qui sont de véritables logorrhées ?
Ne m’en parlez pas, j’ai eu l’impression de m’être inoculé la bibliothèque d’Alexandrie en injection hypodermique ! (Rire) Avant de me glisser dans la peau de Benjamin, je possédais quelques notions en philo, mais le minimum pour jouer un texte pareil, c’est quand même de commencer par le comprendre. Ce qui m’a obligé à réactiver à fond mes trois derniers neurones. (Rire) Dans ce rôle, ce n’est pas le personnage qui parle aux autres personnages, mais moi, Charlie Dupont, qui tente réellement de rendre compréhensible le thème abordé.
Quel est celui qui vous a plus touché ?
Ils m’ont tous intéressé, mais au moment où je vous parle, celui de la guerre est le plus touchant. À cause de l’Ukraine, c’est ce thème qui suscite le plus d’écho.
Cet article est paru dans le Télépro du 12/5/2022
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici