Ce dimanche à 20h05, Arte diffuse le portrait «Chagall entre deux mondes».
«Mon art avait besoin de Paris, comme un arbre avait besoin d’eau». Ainsi s’exprimait Marc Chagall, l’un des grands maîtres de l’art figuratif, presque aussi célèbre que Picasso. Il délaisse l’Empire russe pour découvrir la Ville lumière un matin de 1910. Il a alors 23 ans.
Comme poussé par le destin, le jeune peintre le pressentait : la capitale française pourrait faire éclore sa singularité artistique. Il découvre les fauvistes et cubistes. Il prend ses habitudes au Louvre tout en installant son atelier à La Ruche, du côté de Montparnasse, où vivent aussi Modigliani, Soutine et Léger. Il y façonnera son propre univers, à la croisée des cultures juive, russe et française.
Pour Chagall, la peinture est une fenêtre par laquelle il peut s’envoler vers d’autres mondes. L’ami de Blaise Cendrars et de Guillaume Apollinaire devient ainsi un «fauviste onirique», ponctuant ses œuvres d’atmosphères à la fois romantiques et surréalistes. Ce qui a fait dire à Picasso : «Il doit avoir un ange dans la tête.»
À l’image de vie de Chagall, rythmée d’allers-retours entre la France et la Russie et comblée par de belles histoires d’amour avec son âme sœur et sa muse Bella, puis Virginia Haggard et Valentina Brodsky. Naturalisé français, l’artiste avait emménagé à Saint-Paul-de-Vence en 1966. Jusqu’à sa mort, à 97 ans, en 1985, il y a peint des paysages en écoutant Mozart.
Cet article est paru dans le Télépro du 6/1/2022
