Depuis ce lundi matin, le talk-show de VivaCité s’offre une nouvelle image. Plus proche d’une émission faite en télévision, mais avec les moyens de la radio.
«Il était temps qu’on revienne sur La Deux», a lancé Benjamin Maréchal ce lundi 9 mars, en prenant possession de son nouveau lieu de travail. «On recevait des messages de personnes qui pensaient que « C’est vous qui le dites ! » avait été supprimée».
Depuis les vacances de carnaval, le débat des auditeurs (et des téléspectateurs) avait disparu des petits écrans. Et pour cause, il changeait de studio.
Fini le studio classique de VivaCité, bonjour le tout nouveau studio hybride radio et TV. Petit bijou de la RTBF, unique en Belgique.
Du maquillage à la radio !
Un plateau de 120 m², avec un espace VIP et deux pupitres pour le maquillage, 9 caméras entièrement motorisées, mais qui peuvent aussi être pilotées par un technicien. Trois grands écrans, servent de décor neutre, où peuvent, par exemple, passer les messages de l’émission. C’est d’ailleurs le cas pour «C’est vous qui le dites !». Et… 30 projecteurs.
Du coup, les animateurs radio devront désormais se maquiller ! «Hier, je suis vite passé au supermarché pour trouver de la poudre pour la première», sourit l’animateur. «Je ne savais pas qu’il y avait autant de couleurs de fond de teint qu’il y a de types de peau. Maintenant, je dois vite me maquiller pendant le journal parlé. Je crois que je ne m’en suis pas trop mal sorti. Je ne brillais pas à l’image…»
Trois réalisateurs pour la même émission
La réalisation de ce type de programme est plus conséquente qu’une simple émission de radio, où au mieux, il n’y a pas de technicien (c’est l’animateur qui fait tout), et où au pire, il y a un ingénieur du son qui lance les jingles, les disques, la pub et les duplex avec PEREX…
Ici, ils sont trois en régie. Le réalisateur son habituel. Une graphiste qui s’occupe de faire passer les SMS (exclusivement pour la télé) et prochainement des illustrations dans le décor, en fonction des sujets du débat. Et on pourrait même imaginer que les auditeurs réagissent en image grâce à une connexion Skype.
Il y a aussi un réalisateur télé (mais qui est à la base technicien radio formé à l’image télévisuelle) qui jongle avec les images des caméras pour le rendu sur La Deux.
Près d’un an de travail
Le résultat est plutôt bluffant. Certaines télévisions locales n’ont pas un tel niveau de qualité. C’est d’ailleurs cette philosophie de studio qui sera installée à MédiaSambre à Charleroi, où «Charleroi Matin» utilisera le studio, façon radio, pour sa matinale, et Télésambre l’occupera ensuite, version télé, à midi et en soirée pour ses JT et ses magazines.
Il va de soi que la régie et les caméras seront un peu plus adaptées à de la (vraie) télé. Le projet de ce nouveau studio hybride a été initié dès le printemps 2014, dans un ancien grand studio dédié aux dramatiques radio qui n’avait plus d’utilité.
La radio, une question d’image
La radio à la télé, c’est un peu l’avenir du média qui est centenaire depuis l’année dernière. Le modèle existe depuis les années nonante, et sur VivaCité, c’est depuis 2006 l’on peut voir ce qui se passe dans les studios de la radio sur un canal télé.
Dans le cas de «C’est vous qui le dites !», c’est depuis 2009. Le numérique et les appareils nomades modifient la façon d’écouter la radio. Pour garder le public, il faut aussi de l’image.
D’ailleurs, un auditeur sur 5 déclare écouter la radio sur sa télévision (via un programme comme «Matin Première» ou «C’est vous qui le dites !», ou via son décodeur numérique.
Une expérience qui devrait faire des émules
Ce nouveau studio est actuellement en rodage, uniquement avec l’émission de Benjamin Maréchal. À moyen termes, «Le 8/9» (également présenté par Benjamin !) devrait refaire son apparition sur La Deux depuis le même lieu.
Et plus tard, on pourrait imaginer y produire aussi «Matin Première». «Tout est possible, mais rien est encore prévu», précise la RTBF.
Objectif : conserver le leadership
«C’est vous qui le dites !» est leader le matin depuis deux saisons avec en moyenne 242.000 auditeurs (17,7 % de parts de marché), devant Radio Contact, Nostalgie et Bel RTL.
En télé, ce sont près de
12.000 personnes qui suivent le programme (8 % de PdM) chaque jour de
la semaine. Pour la petite histoire, en 2006, c’est Jean-Louis
Lahaye qui avait lancé l’émission, alors sur un ton plus décalé…
Pierre Bertinchamps
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici