Ce qu’il fallait retenir du premier débat Trump/Clinton (vidéo)

Ce qu'il fallait retenir du premier débat Trump/Clinton (vidéo)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Le premier des trois duels opposant Hillary Clinton et Donald Trump avant l’élection présidentielle du 8 novembre aura été le théâtre d’un échange nerveux et souvent décousu.

L’ancienne secrétaire d’Etat, demeurée sereine et choisissant souvent ses mots avec précaution, a contraint le fantasque milliardaire new-yorkais, qui semblait vouloir travailler sa stature d’homme d’Etat, à alterner entre les saillies verbales et les replis défensifs.

Le débat de nonante minutes s’est ouvert sur la politique économique que compte mener le prochain locataire de la Maison-Blanche. Très à l’aise pour dénoncer les traités de libre-échange qui favorisent « les pays qui volent nos entreprises et nos emplois », Donald Trump a réitéré ses accusations envers Mme Clinton, coupable selon lui d’avoir permis le démantèlement de l’industrie américaine via son action en tant que chef de la diplomatie américaine entre 2008 et 2012, mais aussi pendant ses « trente années » de vie politique active au niveau national.

Le candidat républicain s’est également vanté de proposer le plus important plan de réduction d’impôts depuis la présidence de Ronald Reagan mais a été moins prolixe quant aux contours concrets que prendrait cette réforme titanesque.

Interrogé sur son refus persistant de publier sa déclaration d’impôt, Donald Trump a été acculé à la défensive, agitant une nouvelle fois le contrôle fiscal dont il ferait l’objet comme excuse. Il est ensuite passé à l’offensive en tonnant qu’il diffuserait cette déclaration « contre l’avis de (ses) avocats » le jour où Hillary Clinton rendrait publics ses 33.000 courriels ayant fait l’objet d’une enquête du FBI. L’ex-cheffe de la diplomatie américaine a fait l’objet d’une enquête fédérale pour avoir utilisé un serveur privé de messagerie pour des informations sensibles, faisant ainsi preuve d’une « négligence extrême » selon les mots du directeur du FBI James Comey. Le dossier a néanmoins été clos sans condamnation.

La candidate démocrate ne s’est pas laissée démonter, faisant remarquer que M. Trump est le premier candidat à la Maison Blanche depuis au moins quarante ans à ne pas faire toute la transparence sur son patrimoine et les impôts qu’il a payés. Elle estime ainsi que le septuagénaire « cache quelque chose », ajoutant qu’elle n’a aucune raison de croire qu’il fournira un jour ses déclarations de revenus.

Hillary Clinton a par la suite accusé Donald Trump d’avoir bâti sa carrière politique sur un « mensonge raciste », en affirmant pendant huit ans que le président Barack Obama n’était pas né aux Etats-Unis, avant d’opérer un rétropédalage plus tôt ce mois-ci. Interrogé quant à cette palinodie, le représentant du Great Old Party a d’abord affirmé sa fierté d’avoir forcé l’actuel chef d’Etat à diffuser son acte de naissance (ce que M. Obama a fait en 2011, Donald Trump l’accusant cette année encore d’avoir produit un faux), laissant même entendre lui avoir rendu service de la sorte. Il a ensuite proféré, contre toute évidence, que Mme Clinton était à l’origine de cette polémique.

La démocrate a semblé encore engranger quelques points lorsque Donald Trump l’a attaquée sur son « endurance », alors que la question du modérateur Lester Holt portait initialement sur des remarques de M. Trump vis-à-vis du physique de Mme Clinton. « Quand il aura voyagé dans 112 pays et négocié un accord de paix, un cessez-le-feu, la libération de dissidents (…) ou même qu’il aura passé 11 heures à témoigner devant une commission au Congrès, il pourra me parler d’endurance », a répondu l’ancienne secrétaire d’Etat, suscitant les acclamations de ses partisans présents dans la salle.

Beaucoup plus à l’aise sur les questions de politique étrangère, l’ancienne cheffe de la diplomatie a souligné l’importance pour les Etats-Unis de faire preuve d’une loyauté indéfectible envers leurs alliés. Donald Trump l’a accusée d’être responsable du « chaos » actuel au Moyen-Orient et a estimé que le rôle des Etats-Unis n’est pas de jouer à la « police du monde ».

Selon une enquête menée par la chaîne d’information CNN à l’issue du débat, Hillary Clinton est la « gagnante » de cette joute, obtenant 62% d’opinions favorables sur ces 90 minutes, contre seulement 27% pour Donald Trump.

Deux nouveaux débats télévisés opposeront les deux candidats, les 9 et 19 octobre prochains. Avant cela, les candidats à la vice-présidence, le démocrate Tim Kaine et le républicain Mike Pence, croiseront verbalement le fer le 4 octobre.

Revivez l’intégralité du débat ci-dessous, ou sur La Trois dès 13h30 ce mardi 27 septembre :

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici